Le local de Quazar, centre LGBT d'Angers dans les Pays de la Loire, a fait l'objet de deux départs de feu dans la nuit du 1er au 2 juillet. L'enquête doit déterminer si cette attaque, qui n'a heureusement fait que peu de dégâts, est liée aux émeutes urbaines qui font suite à la mort du jeune Nahel, et/ou si elle est motivée par la haine anti-LGBT.
"Quazar poursuivra plus que jamais cet été ses accueils", promet le centre LGBTQI+ d'Angers, dans les Pays de la Loire, ce 4 juillet. Et ce, malgré le début d'incendie dont l'association annonce qu'il a touché ses locaux dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet avant d'être rapidement éteints. Les motifs de cette attaque restent inconnus à ce stade de l'enquête. "Pour l'instant, il y a autant d'éléments qui pointent en faveur d'un acte ciblé et LGBTphobe que d'un geste lié aux émeutes qui ont cours depuis la mort du jeune Nahel", précise à têtu· le coordinateur du centre, Stéphane Corbin.
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Les locaux de Quazar, le nom du centre LGBTQI+ d'Angers, ont été visés par deux départs de feu volontaires, sur lesquels les pompiers sont rapidement intervenus. "Par chance, tout a été vite éteint, donc les dégâts sont légers et ne concernent que la façade extérieure du bâtiment. Hormis une odeur de fumée désagréable, l'intérieur n'est pas touché", souffle Stéphane Corbin. Les membres de Quazar pourront donc maintenir les activités prévues durant l'été, tout en prenant certaines précautions pour garantir l'accueil de leur public dans les meilleures conditions de sécurité possibles.
Les nationalistes LGBTphobes ne se cachent pas
Cette attaque laisse les bénévoles et le salarié du centre inquiets. Le climat de violence anti-LGBT est une réalité en France, comme l'a rappelé il y a seulement quelques semaines l'attaque à la bouteille explosive contre le centre LGBTQI+ de Tours, à 1h30 de route plus à l'est. Dans une tribune publiée sur le site de têtu·, une cinquantaine d'associations avaient alors appelé le gouvernement à agir contre ces violences et à soutenir les centres LGBTQI+. "On sait bien que plus nous sommes visibles, plus nous sommes opérants, plus nous sommes pris pour cible", pointe Stéphane Corbin.
"Il existe un vivier d'extrême droite très implanté dans la région. Les membres de ces groupes néo-nazis ne se cachent pas, certains se montrent en portant ostensiblement des insignes de la Waffen-SS."
Deux plaintes seront déposées dans les prochains jours par le Quazar et par la mairie d'Angers. L'enquête doit dans un premier temps déterminer si les départs d'incendie ont été déclenchés par motif purement LGBTphobe ou dans le cadre des émeutes provoquées par la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué le 27 juin par un tir policier. Trois jours plus tard, L'Happy Café, un bar LGBT de Brest en Bretagne, a dû baisser le rideau, l'établissement ayant été spécifiquement ciblé par des émeutiers sur les réseaux sociaux : "On brûle les PD qu’ils crèvent en enfer le Coran".
"Il se peut que ces gens aient voulu atteindre le bâtiment qui appartient à la mairie, mais ce qui est surprenant c'est que les départs de feu ont été déclenchés sur la partie du local qui accueille notre association", explique le salarié de Quazar. Les membres de l'association se souviennent aussi que leur local a déjà été victimes d'actes LGBTphobes par le passé. "Nous n'écartons aucune possibilité. Mais on sait qu'il existe un vivier d'extrême droite très implanté dans la région, poursuit le coordinateur. Les membres de ces groupes néo-nazis ne se cachent pas, certains se montrent en portant ostensiblement des insignes de la Waffen-SS." Dans l'attente des premiers résultats de l'enquête, Quazar participera ce vendredi 7 juillet à une réunion sur la sécurité des centres LGBTQI+ avec Isabelle Rome, la ministre chargée de l'Égalité et de la Diversité.
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Crédit photo : Quazar
