Accueil A la une Mutilation génitale féminine: une mineure burkinabè bénéficie de l’asile

Mutilation génitale féminine: une mineure burkinabè bénéficie de l’asile

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La Cour nationale du droit d’asile (CNDA) basée en France a accordé fin juin 2023 l’asile à une mineure burkinabè, exposée dans son pays à la pratique de l’excision, selon une information de l’institution.

Par une décision du 22 juin 2023, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) a accordé le statut de réfugiée à une enfant burkinabè, originaire de la province de Ganzourgou, qui a dû fuir son pays en compagnie de sa mère pour se soustraire à la mutilation génitale féminine (MGF) à laquelle sa famille exigeait qu’elle soit soumise. Et c’est la France qui va l’accueillir selon l’institution.

Pour fonder sa décision, la CNDA s’est appuyée sur la documentation publique disponible, notamment sur l’Enquête démographique et de santé à indicateurs multiples publiée en avril 2012 par les autorités burkinabè, un rapport de l’ONG 28 Too Many datant de 2015, une étude de l’Unicef parue en mai 2020 et un rapport de Département d’Etat américain publié le 20 mars 2023.

Il ressort de ces sources concordantes que la prévalence des MGF est de 78% pour les femmes d’ethnie mossi âgées de 15 à 49 ans, de 81% parmi les femmes burkinabè de confession musulmane et plus de 80% chez les femmes de 15 à 49 ans résidant dans la province de Ganzourgou.

Ces éléments ont permis à la Cour de juger que les jeunes femmes burkinabè exposées aux MGF forment un groupe social et d’accorder à la requérante, dont les craintes ont été établies, le statut de réfugiée.

Par Bernard BOUGOUM