À la veille de son procès pour violences conjugales, un Varois se suicide... à l'aide d’une guillotine

Convoqué vendredi 7 juillet 2023 devant le tribunal correctionnel de Draguignan, un résident de Flayosc s’est ôté la vie à l’aide d’une guillotine de fabrication artisanale. Un acte perpétré la veille de son procès pour violences conjugales.

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Vincent Wattecamps Publié le 08/07/2023 à 15:48, mis à jour le 08/07/2023 à 15:48
Le quinquagénaire a utilisé une guillotine pour mettre fin à ses jours. Photo DR

Cette fois-ci, Richard B. est allé au bout de ses idées macabres. De son geste suicidaire.

Le quinquagénaire, renvoyé vendredi 7 juillet 2023 devant le tribunal correctionnel de Draguignan pour y répondre de trois faits de violences conjugales, s’est ôté la vie dans la nuit de mercredi 5 à jeudi 6 juillet 2023 à l’aide d’une guillotine de sa fabrication.

La macabre découverte a été effectuée par les gendarmes de la brigade de Lorgues, prévenus par son ex-conjointe après réception d’un SMS inquiétant au petit matin.

Des intentions suicidaires partagées auprès de Var-matin

Cet ancien mécanicien reconverti dans la sculpture et résidant à Flayosc n’avait pas caché ses intentions, y compris auprès de Var-matin.

La semaine dernière, lors d’un échange téléphonique, Richard B. avait mentionné n’avoir "plus rien à perdre" depuis le départ de son épouse du domicile conjugal et sa volonté de "ne pas [se] rater". Pour nous convaincre, il nous avait envoyé plusieurs photos.

Les gendarmes, que nous avons sollicités dans la foulée, ont effectué des visites à son domicile tout au long de la semaine. Sans jamais apercevoir la fameuse guillotine. Selon nos informations, quelques heures avant son suicide, Richard B. se montrait même rassurant à leur égard.

Potence dans le salon

Connaissant la fragilité psychique de son ex-conjoint, la plaignante avait sollicité la plus grande clémence du tribunal. Photo DR.

En grande souffrance psychologique, le quinquagénaire avait pourtant tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours. En septembre 2022, lors d’un vol Brazzaville - Paris, il avait ingéré des médicaments en grande quantité, forçant le commandant de bord à se dérouter sur Marseille.

Le mercredi 1er février 2023, mis en garde à vue dans la procédure de violences conjugales pour laquelle il devait être jugé vendredi 7 juillet 2023, Richard B. avait tenté de se pendre dans sa cellule.

Une semaine plus tard, lors d’un direct vidéo sur Facebook, il avait construit une potence dans son salon, remplaçant la corde par du fil de fer barbelé. Des amis avaient alerté les secours et un placement en hôpital psychiatrique ordonné.

"Il y a eu plusieurs appels au secours et pourtant rien n’a pu être fait pour lui venir en aide", regrette Me Isabelle Colombani, intervenant aux intérêts de son ex-conjointe. "Cela pose question de la prise en charge des personnes suicidaires..."

"Aucune velléité de suicide" selon un psychiatre

Selon nos informations, un psychiatre ayant eu à se pencher sur son cas durant l’instruction de son dossier judiciaire n’aurait relevé "aucune velléité de suicide" chez le sculpteur.

Pourtant, en début de semaine, Richard B. avait tenté une nouvelle autolyse avec l’absorption d’un mélange alcool-médicament.

Pris en charge par les urgences de Draguignan, il aurait prétendu à ses proches ne pas avoir vu de psychiatre durant les deux jours et demi de son hospitalisation et donc décidé de quitter l’établissement.

La justice reprochait à Richard B. trois faits de violences conjugales en récidive et sans incapacité totale de travail entre le 13 novembre 2022 et le 1er février 2023.

À savoir un début d’étranglement, un coup de tête et un coup de poing, le tout sur fond de séparation et d’une importante consommation de toxiques.

Connaissant la fragilité psychique de son ex-conjoint, la plaignante avait sollicité la plus grande clémence du tribunal. Mais Richard B. s’est montré plus radical.

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Nice-Matin

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