Les « polluants éternels » dans 45% de l’eau des robinets américains

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Les "polluants éternels" peuvent se retrouver dans l'eau et s'accumuler dans le corps en cas d'exposition sur une longue période © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP JUSTIN SULLIVAN

Washington (AFP) – Au moins 45% de l’eau des robinets aux Etats-Unis est contaminée aux PFAS, surnommés les « polluants éternels », selon une vaste étude d’une agence gouvernementale américaine, qui pointe vers des contaminations encore plus élevées dans les zones urbaines.

Les perfluorés et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse nocifs pour la santé, qui selon des études peuvent être liés à certains cancers ou d’autres maladies.

Ces polluants, qui doivent leur surnom d' »éternels » à leur cycle de vie très long, peuvent se retrouver dans des rejets industriels et des sites d’enfouissement et ainsi contaminer différentes sources d’eau. En cas d’exposition sur une longue période, ils peuvent s’accumuler dans le corps humain.

« L’étude de l’Institut géologique américain (USGS) est la première à comparer à l’échelle d’un pays entier la présence de PFAS dans l’eau distribuée à la fois par des fournisseurs privés et publics », a déclaré vendredi à l’AFP Kelly Smalling, autrice principale de l’étude.

Dans son étude, publiée cette semaine dans la revue Environment International, l’USGS estime à 75% la possibilité de trouver des PFAS dans l’eau dans les zones urbaines contre 25% dans les zones rurales.

« Les scientifiques de l’USGS ont testé des échantillons d’eau collectée directement des robinets dans les cuisines à travers le pays », a indiqué Kelly Smalling, chercheuse à l’USGS.

« Les concentrations en PFAS des réserves publiques et des puits privés étaient similaires », a-t-elle ajouté précisant que les recherches s’étaient concentrées sur 32 types de PFAS, sur plus de 12.000, dont certains ne sont pas détectables par les technologies actuelles.

L’équipe de chercheurs a collecté des échantillons à plus de 700 endroits représentatifs.

Les risques d’exposition étaient plus forts sur les côtes est et ouest américaines, ainsi que dans la région des grands lacs au nord-est.

 Filtres recommandés

Les autorités américaines ont annoncé en mars l’instauration de normes pour limiter les niveaux de pollution de certains PFAS dans l’eau courante.

L’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) note que l’installation de filtres sur les robinets peut se révéler efficace.

Boire de l’eau en bouteille n’est en revanche pas forcément une solution, une autre étude de l’USGS en 2022 ayant montré qu’elle pouvait contenir des composés nocifs, comme du plomb, de l’arsenic ou de l’uranium.

Le groupe américain 3M, déjà mis en cause notamment en Belgique et aux Pays-Bas, a annoncé le mois dernier qu’il verserait jusqu’à 12,5 milliards de dollars pour mettre fin aux poursuites engagées aux Etats-Unis par plusieurs réseaux publics de distribution d’eau potable pour la contamination par les PFAS.

L’entreprise a dit prévoir d’arrêter d’ici fin 2025 la production de ces polluants.

Trois autres groupes américains, Chemours, DuPont et Corteva, ont conclu en juin un accord de près de 1,2 milliard de dollars, afin d’éviter des poursuites pour la contamination de l’eau potable aux Etats-Unis par des PFAS.

© AFP

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