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Washington poursuit le Texas pour sa barrière flottante antimigrants

Des migrants marchent dans l'eau devant une barrière de bouées flottantes.

Le Texas a placé une chaîne de bouées dans le Rio Grande, à la frontière américano-mexicaine, pour contrôler l'arrivée de migrants du Mexique.

Photo : Getty Images / AFP/SUZANNE CORDEIRO

Le département de la Justice américain a déposé une plainte, lundi, qui demande à l'État du Texas de retirer sa barrière de bouées placée dans le fleuve Rio Grande plus tôt ce mois-ci pour prévenir les traversées d'immigrants clandestins du Mexique. Washington souhaite du même coup empêcher la construction de nouvelles installations similaires par l'État.

Nous accusons le Texas d'avoir bafoué la loi fédérale en installant une barrière dans le Rio Grande sans obtenir l'autorisation requise, a déclaré l'adjointe au procureur général, Vanita Gupta, par voie de communiqué.

Mme Gupta soutient que la chaîne de bouées rondes constitue une menace pour la navigation et pour la sécurité publique en plus de soulever des préoccupations en matière de droits humanitaires.

Selon Todd Kim, procureur général adjoint de la division de l'environnement et des ressources naturelles du département américain de la Justice, la loi américaine sur les rivières et les ports (Rivers and Harbors Act) interdit clairement la mise en place de barrières ou de constructions d'obstruction non autorisées dans le Rio Grande et dans les autres eaux navigables des États-Unis.

Le Texas avait été prévenu

Depuis le début du mois, le Texas a installé une chaîne de bouées flottantes dans le Rio Grande, un cours d'eau qui couvre près de 2000 km sur la frontière américano-mexicaine. Chaque bouée a un diamètre d'un à deux mètres.

Une clôture de fils barbelés a également été placée sur la rive. Plusieurs médias des États-Unis ont rapporté que des personnes ont dû être secourues après avoir été coincées dans ces fils.

Des documents de la police frontalière ayant fuité indiquent par ailleurs que la clôture perturbe ses activités.

Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a fait valoir que ces mesures s'inscrivent dans le cadre d'un projet plus vaste, appelé opération Lone Star, destiné à dissuader les migrants clandestins de s'approcher de la frontière.

L'État indique sur son site Internet que cette opération a permis l'arrestation de près de 400 000 immigrants clandestins.

Or, les installations texanes ont soulevé l'ire des autorités américaines et mexicaines, préoccupées par les risques pour la sécurité des migrants et pour la navigation.

Des migrants marchent dans l'eau près d'une vaste barrière de bouées.

Près de 400 000 immigrants clandestins ont été arrêtés dans le cadre de l'opération Lone Star, indique le gouvernement du Texas.

Photo : Getty Images / Brandon Bell

La semaine dernière, le département de la Justice a prévenu le Texas de ses intentions de poursuivre l'État, selon des informations rapportées par CNN. Washington avait alors imposé un ultimatum au gouverneur texan, lui donnant jusqu'au 24 juillet à 14 h pour s'engager à retirer sa barrière flottante.

Plus tôt dans la journée, lundi, M. Abbott y est allé d'une réponse sans équivoque : On se voit devant le tribunal, monsieur le président a-t-il écrit dans une lettre adressée au président américain Joe Biden.

Si vous accordez vraiment de l'importance à la vie humaine, vous devez commencer à appliquer des lois migratoires fédérales, a-t-il ajouté. En faisant cela, vous pouvez m'aider à empêcher les migrants de risquer leur vie dans les eaux du Rio Grande.

Plus tard le même jour, Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche, a accusé le gouverneur du Texas de faire preuve de « mauvaise foi ».

Ce que fait le gouverneur est dangereux et illégal.

Une citation de Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche

Le procureur américain Jaime Esparza, du district ouest du Texas, a quant à lui assuré que son bureau prendra les mesures nécessaires pour faire respecter la loi. Nous devons tous reconnaître qu'il existe des lois et des politiques en vigueur – tant nationales qu'internationales – pour assurer la sûreté et la sécurité de tous ceux qui travaillent, vivent et voyagent le long du fleuve, a-t-il affirmé dans une déclaration écrite.

Avec les informations de l'Agence France-Presse et de CNN

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