L’Italie veut durcir sa législation contre la gestation pour autrui

Les députés italiens ont discuté ce mercredi d’un projet de loi visant à renforcer l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA).

Le projet de loi soumis par Fratelli d'Italia, le parti de Giorgia Meloni, inquiète la communauté LGBT+ d'Italie. SUSA/Icon Sport/Domenico
Le projet de loi soumis par Fratelli d'Italia, le parti de Giorgia Meloni, inquiète la communauté LGBT+ d'Italie. SUSA/Icon Sport/Domenico

    La GPA bientôt illégale en Italie, même réalisée à l’étranger ? C’est l’une des mesures du projet de loi soumis par Fratelli d’Italia (FDI), le parti d’extrême droite de Giorgia Meloni. Les députés italiens discutaient ce mercredi d’un projet de loi qui devrait être adopté en soirée.

    Le projet de loi soumis par le parti d’extrême droite de la cheffe du gouvernement reprend ainsi une loi de 2004 interdisant la GPA dans la péninsule. Il veut même aller encore plus loin, considérant même une GPA réalisée à l’étranger comme un délit qui peut être poursuivi par la justice italienne.

    La GPA « un utérus à louer » selon une responsable de Fratelli d’Italia

    Ce mercredi, une responsable de FDI, Elisabetta Gardini, a critiqué au cours du débat l’opposition, qualifiant la GPA d’ « utérus à louer » qui « insulte la dignité des femmes et piétine les droits des enfants ». L’Italie prévoit actuellement que quiconque « réalise, organise ou fait connaître » la GPA dans le pays risque une peine de trois mois à deux ans de prison et une amende allant de 600 000 à un million d’euros. Selon les médias, un grand nombre de personnes qui recourent à la GPA à l’étranger sont des couples hétérosexuels qui ne peuvent pas avoir d’enfants.

    En outre, le nouveau projet de loi suscite l’inquiétude chez les militants LGBT + qui mettent en garde contre le danger que représente pour les droits civils le gouvernement de Meloni, qui a mis l’accent sur les valeurs traditionnelles de la famille catholique. Ce mardi, plusieurs centaines de personnes ont protesté devant le Panthéon, dans le centre de Rome, contre ce projet de loi.

    Les enfants issus de GPA laissés dans un vide juridique

    La procréation médicalement assistée, dans laquelle un ovule ou un spermatozoïde donné est utilisé, est légale pour les couples hétérosexuels, mais pas pour les couples de même sexe ou les femmes seules. Jusqu’à présent, les Italiens qui pouvaient se le permettre voyageaient dans des pays où la GPA est autorisée, comme les États-Unis. Mais cette question s’inscrit dans un problème plus large en Italie, le pays n’ayant pas de loi pour reconnaître les enfants des couples de même sexe.

    Cela laisse ces enfants dans un vide juridique avec seulement le parent biologique inscrit sur leur certificat de naissance, forçant l’autre à s’engager dans un long et coûteux processus d’adoption. En l’absence d’une politique claire, certaines villes, dont Milan, Turin et Padoue, avaient enregistré les enfants de couples de même sexe conçus à l’étranger par le biais de la GPA jusqu’à ce qu’une directive du ministère de l’Intérieur ne l’interdise en avril.

    Une fois adopté à la Chambre des députés, le projet de loi doit encore être validé par le Sénat pour entrer en vigueur.

    une mesure critiquée par la communauté LGBT +.