Procès des attentats à Bruxelles : le parquet requiert la réclusion à perpétuité à l'encontre de Salah Abdeslam, voici les autres peines requises
Le parquet fédéral a requis mardi matin la réclusion à perpétuité à l'encontre de Salah Abdeslam, reconnu coupable, en tant que co-auteur, d'assassinats et de tentatives d'assassinat dans un contexte terroriste lors des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.
- Publié le 05-09-2023 à 10h07
- Mis à jour le 05-09-2023 à 19h54
Devant la cour d'assises, les procureurs ont également demandé à ce que l'accusé français soit mis à disposition du tribunal d'application des peines pour la période maximale, soit 15 ans, et qu'il soit déchu de son droit de vote (pour les élections communales et européennes en Belgique). "Vous ne pouvez octroyer aucune circonstance atténuante", a asséné la procureure fédérale Paule Somers à l'attention du jury et de la cour, décrivant un homme qui s'est à ce point radicalisé qu'il a repris son engagement terroriste après les attentats de Paris et qu'il a décidé de "continuer sa guerre" et de tuer des victimes innocentes et inconnues.
Si les faits du 22 mars ont pu avoir lieu, c'est grâce à l'aide essentielle que l'accusé a apporté au groupe, a répété le parquet, en écho à son réquisitoire sur la culpabilité.
Prononcer une peine à l'encontre de Salah Abdeslam est "essentiel" pour les victimes, a insisté la procureure. C'est en effet par là qu'elles se sentent reconnues comme telles, a-t-elle ajouté.
Jamais l'accusé ne s'est désolidarisé de ses intentions terroristes, avant ou après les attentats, a encore constaté Paule Somers.
Il n'a pas adressé le moindre mot aux victimes, a également déploré la représentante du parquet fédéral.
Salah Abdeslam mérite dès lors la sanction la plus forte et le parquet a demandé de lui "accorder" la réclusion à perpétuité, une mise à disposition du TAP pour la durée maximale de 15 ans et un retrait du droit de vote (aux élections communales et européennes).
Prison à vie requise contre Abrini, "l'homme au chapeau"
Le parquet fédéral belge a requis mardi la réclusion criminelle à perpétuité contre Mohamed Abrini pour sa participation aux attentats de mars 2016 à Bruxelles qui avaient fait 35 morts, arguant que c'est "la seule peine proportionnelle à ses actes". Il doit également être privé de ses droits civils et déchu de sa nationalité belge, a réclamé le procureur Bernard Michel
Ce Belgo-marocain de 38 ans, déjà condamné à la prison à vie en France pour les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), est "l'homme au chapeau" qui avait accompagné les deux jihadistes morts en kamikazes à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, avant de rebrousser chemin. Le parquet l'a décrit comme "un pilier de la cellule" à l'origine des attaques de Paris et Bruxelles revendiquées par le groupe Etat islamique.
Osama Krayem risque la réclusion à perpétuité
Le parquet fédéral a requis la réclusion à perpétuité ainsi qu'une mise à disposition du tribunal d'application des peines (TAP) pour la durée maximale légalement prévue, soit 15 ans, à l'encontre d'Osama Krayem. Devant la cour d'assises, les procureurs ont également demandé à ce que le Suédois, qui avait renoncé à se faire exploser dans le métro, soit déchu de son droit de vote en Belgique (aux élections communales et européennes).
Dix ans de prison et la déchéance de nationalité requis contre Hervé Bayingana Muhirwa
Le parquet fédéral a requis dix ans de prison à l'encontre de Hervé Bayingana Muhirwa. La procureure Paule Somers a également demandé à ce que le Belgo-Rwandais, reconnu coupable de participation aux activités d'un groupe terroriste -mais pas d'assassinats et de tentatives d'assassinat dans un contexte terroriste, comme la plupart de ses co-accusés-, soit déchu de sa nationalité belge et qu'on lui retire son droit de vote.
15 ans de mise à disposition du TAP pour El Makhoukhi
Bilal El Makhoukhi doit être condamné à la réclusion à perpétuité et à une mise à disposition du tribunal d'application des peines (TAP) d'une durée de 15 ans, soit le maximum, a réclamé mardi le parquet, au terme de son réquisitoire sur les peines devant la cour d'assises. Le procureur Bernard Michel a aussi demandé une interdiction des droits civils et une déchéance de la nationalité belge à l'encontre du Belgo-Marocain.