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Au Yémen, où un enfant sur deux souffre d'un retard de croissance, un professionnel de la santé mesure de jeunes enfants dans un village près d'Al Hudaydah.

L’ONU alloue 125 millions de dollars d’un Fonds d’urgence aux crises humanitaires mal financées

© UNOCHA/Giles Clarke
Au Yémen, où un enfant sur deux souffre d'un retard de croissance, un professionnel de la santé mesure de jeunes enfants dans un village près d'Al Hudaydah.

L’ONU alloue 125 millions de dollars d’un Fonds d’urgence aux crises humanitaires mal financées

Aide humanitaire

Alors que les besoins humanitaires mondiaux montent en flèche et que le déficit de financement se creuse, les crises humanitaires mal financées recevront 125 millions de dollars du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) de l’ONU.

Les 125 millions de dollars débloqués mardi par le Coordinateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, permettront de soutenir les opérations humanitaires sous-financées dans 14 pays d’Afrique, d’Asie, des Amériques et du Moyen-Orient. L’Afghanistan et le Yémen figurent en tête de liste des bénéficiaires avec 20 millions de dollars chacun.

L’allocation mettra l’accent sur les efforts visant à mieux inclure les personnes affectées dans la prise de décision humanitaire.

Le montant annuel le plus élevé jamais alloué

« Il est cruel de constater que dans de nombreuses opérations humanitaires, les agences d’aide se débrouillent avec très peu de moyens financiers au moment même où les besoins des populations les obligent à intensifier leur action », a déclaré dans un communiqué, le chef du service humanitaire des Nations Unies.

Cette injection porte à plus de 270 millions de dollars l’aide totale apportée par le Fonds d’urgence par l’intermédiaire de son guichet « urgences sous-financées » cette année, fait valoir M. Griffiths, soulignant qu’il s’agit du montant annuel le plus élevé jamais alloué, au plus grand nombre de pays, ce qui reflète la montée en flèche des besoins humanitaires et le fait que le financement régulier des donateurs ne suit pas.

« Grâce à la générosité d’un large éventail de donateurs, nous pouvons compter sur le CERF pour combler certaines lacunes. Des vies sont ainsi sauvées. Mais nous avons besoin que les donateurs individuels fassent de même - il s’agit d’un fonds par tous et pour tous », a ajouté M. Griffiths.

Au Burkina Faso, l'ONU soutient les efforts visant à prévenir la malnutrition.
© PAM/Cheick Omar Bandaogo
Au Burkina Faso, l'ONU soutient les efforts visant à prévenir la malnutrition.

Le Mali et le Burkina Faso parmi les crises négligées 

En 2023, les besoins mondiaux de financement ont dépassé les 55 milliards de dollars pour soutenir 250 millions de personnes touchées par les conflits, l’impact de la crise climatique, les catastrophes naturelles, les épidémies, les déplacements et d’autres crises. Face à ces besoins records, moins de 30 % des fonds nécessaires ont été reçus.

La dotation du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) annoncée ce mardi permettra d’intensifier l’aide humanitaire dans certaines des crises les plus longues et les plus négligées du monde : Afghanistan et Yémen (20 millions de dollars chacun), Burkina Faso (9 millions de dollars), Mali (8 millions de dollars), Myanmar (9 millions de dollars) et Haïti (8 millions de dollars). 

Les fonds alloués permettront également de soutenir les opérations en faveur des réfugiés au Bangladesh (8 millions de dollars) et en Ouganda (6 millions de dollars). 

En outre, des fonds seront alloués au Venezuela (8 millions de dollars), à la République centrafricaine (6,5 millions de dollars), au Mozambique (6,5 millions de dollars), au Cameroun (6 millions de dollars), aux Territoires palestiniens occupés (6 millions de dollars) et au Malawi (4 millions de dollars).