PENURIEIl manque « au moins un enseignant dans 48 % des collèges et des lycées »

Rentrée scolaire : Il manque « au moins un enseignant dans 48 % des collèges et des lycées », selon le Snes-FSU

PENURIEQuelques jours avant la rentrée, Emmanuel Macron avait assuré que la promesse d'« un professeur devant chaque classe » serait « tenue »
La rentrée scolaire 2023 au collège La Cerisaie, à Charenton le pont le 5 septembre 2023.
La rentrée scolaire 2023 au collège La Cerisaie, à Charenton le pont le 5 septembre 2023. - LIONEL URMAN / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une statistique qui met à mal une promesse d’Emmanuel Macron. Une semaine après la rentrée scolaire, il manque en moyenne « au moins un enseignant dans 48 % des collèges et des lycées » en France, selon un sondage publié lundi par le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, qui dénonce un « scandale ».

Ce sondage a été réalisé durant la semaine de la rentrée dans 508 collèges et lycées (sur plus de 10.000 établissements du second degré en France), représentatifs du système scolaire selon le Snes. L’objectif était de « vérifier la promesse du président et du ministre de l’Education et montrer la réalité de la rentrée », a expliqué Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, confirmant une information de France Info.

Attal parle de « difficultés ici ou là »

Emmanuel Macron avait notamment assuré quelques jours avant la rentrée que la promesse d' « un professeur devant chaque classe » à la rentrée serait « tenue ». Le soir de la rentrée, Gabriel Attal s’était montré plus nuancé, concédant qu'« on pouvait avoir des difficultés ici ou là », notamment au collège et au lycée.

Les données des académies font « état de 500 postes restant à pourvoir dans le second degré, soit 0,1 % des postes », a indiqué lundi soir le ministère de l’Education nationale. L’étude du Snes « ne distingue pas les vacances qui sont liées à des postes non-pourvus de celles liées à une absence ponctuelle d’enseignants qui ont bien été affectés sur leur poste mais ont été absents au moment de la rentrée, pour divers motifs, par exemple maladie », a-t-il ajouté, soulignant que ces absences avaient vocation à être « résorbées ou remplacées rapidement ».

Dans ce contexte, le ministère assure avoir « massivement » renforcé les moyens dédiés au remplacement de courte durée. Gabriel Attal réunira en outre mercredi les syndicats d’enseignants pour évoquer les « pistes permettant de renforcer encore l’attractivité du métier d’enseignant », afin de présenter un « plan global ».

L’académie de Créteil particulièrement touchée

La rentrée s’est déroulée à nouveau sous tension en raison d’une crise du recrutement - un phénomène qui s’est accentué depuis l’an dernier - avec cette année plus de 3.100 postes non pourvus aux concours d’enseignants. « L’Education nationale bricole : il y a des petites annonces qui circulent sur Facebook ou via Pôle emploi pour recruter des professeurs, c’est n’importe quoi », a déploré Sophie Vénétitay. L’an dernier, « au 3 septembre, nous étions à près de 60 % des établissements où il manquait au moins un professeur ».

Toutes les régions ne sont pas touchées de la même manière. Sans surprise, l’académie de Créteil est la plus concernée. Dans cette zone, il manque « au moins un professeur dans 60 % des collèges et lycées », indique l’enquête du Snes. Le syndicat pointe aussi des manques dans les académies de Versailles (59 %), Orléans-Tours (53 %), Normandie (51 %) ou Nantes (50 %). Les matières les plus touchées sont les lettres modernes, l’anglais, les mathématiques ou encore les sciences de l’ingénieur.

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