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Lobbying démesuré : quand les géants de la tech investissent massivement en Europe

Les entreprises du secteur de la Tech n’ont pas peur de dépenser, c’est peu de le dire. En Europe, leur budget utilisé à des fins de lobbying a augmenté de 16, 5 % en deux ans.

  • Les géants de la Tech dépensent 113 millions d’euros par an pour leurs opérations de lobbying en UE
  • En tête, Meta et Apple déboursent de 7 à 8 millions d’euros par an
  • Ces investissements devraient encore augmenter alors que l’UE durcit ses règles

113 millions d’euros par an : voilà ce que représente le coût total du lobbying pour ces entreprises qui cherchent à influencer les politiques de l’Union Européenne. C’est ce que dévoile une étude du Corporate Europe Observatory (CEO). En tête de file, Meta et Apple, avec respectivement 8 et 7 millions d’euros chacun. Les réglementations se durcissent pour le secteur de la tech, mais les gros poissons du milieu ne comptent pas se laisser faire.

Les géants de la tech domptent le lobbying en UE

C’est sans grande surprise que nous retrouvons également dans ce top 6 des entreprises telles que Bayer (6 millions d’euros), Google ou Shell (5,5 millions d’euros). Meta reste toujours en tête de liste et a passé son budget attribué au lobbying européen de 5,75 millions d’euros à 8 millions depuis 2021.

Encore mieux : Apple a quant à elle doublé son investissement pour passer de 3,5 millions d’euros il y a deux ans à 7 millions aujourd’hui. La domination financière du secteur est réelle, et avec elle augmente également le nombre de lobbyistes envoyés sur le terrain.

Le contraste se fait de plus en plus fort avec les plus petites entreprises. Ce sont les grands qui dominent le paysage et qui représentent un tiers des dépenses totales, soit 40 millions d’euros.

Les trois quarts des entreprises tech dépensent moins de 200 000 euros, tandis que seulement 25 % attribuent moins de 5 000 euros à ce budget. Un déséquilibre nécessairement à la faveur des plus gros acteurs.

La prépondérance des entreprises américaines face aux réglementations européennes

Dans ce vaste processus d’influences, ce sont les sociétés américaines qui sont le plus fortement représentées. À hauteur de 20 %, il ne fait aucun doute qu’une volonté forte de faire pencher les politiques de l’UE en leur faveur les anime.

Juste derrière suivent les pays européens, avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui représentent 10 % chacun. En revanche, on peut noter un très faible pourcentage (1 %) de la part des géants venus de Chine comme Alibaba ou TikTok. Un écart qui peut s’expliquer en partie en raison de la forte concurrence entre la Chine et les Etats-Unis. Les entreprises chinoises seraient alors plus enclines à prioriser des investissements directement sur le sol américain.

Si l’on en croit les conclusions de l’étude du CEO, cette augmentation soudaine des budgets du lobbying n’est pas un hasard. Récemment, les réglementations européennes se sont resserrées et les entreprises du secteur tech en sont le principal objet.

Par exemple des règlements comme le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Service Act (DSA) ont été construits pour limiter certains aspects des modèles commerciaux de ces entreprises. Parmi ceux-ci : la publicité ciblée (Meta connaît bien le problème), la modération des contenus diffusés et les pratiques monopolistiques.

Si des récentes batailles ont été perdues par les géants du secteur ; dont le DMA et le DSA font partie ; cette étude du CEO montre que la guerre est loin d’être gagnée pour l’UE. L’AI Act désormais déployé, d’autres offensives à coups de millions restent à mener.

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