Pénurie de dermatologues en France : près de la moitié des patients renoncent à consulter, selon une étude

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Pénurie de dermatologues en France : près de la moitié des patients renoncent à consulter, selon une étude

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La société française de dermatologie plaide pour augmenter le nombre d’internes formés chaque année à la dermatologie.
La société française de dermatologie plaide pour augmenter le nombre d’internes formés chaque année à la dermatologie.
© Maxppp - Christelle Gaujard

Le manque de dermatologues est de plus en plus criant en France. Le nombre de professionnels a diminué de plus 25% en 20 ans.

C'est un exemple supplémentaire de la démographie médicale en berne en France : les dermatologues sont l’une des spécialités les plus dures à trouver. Selon une étude Ifop pour l’entreprise pharmaceutique Sanofi, près de la moitié des patients ont renoncé à faire traiter leurs problèmes de peau chez un dermatologue en raison d’une attente trop longue pour un rendez-vous.

Un délai d’attente de trois mois

En l’espace de dix ans, le délai d’attente moyen pour obtenir un rendez-vous est passé de 41 jours à plus de trois mois aujourd'hui. La cheffe du service de dermatologie au CHU de Nantes Gaëlle Quéreux ne peut que constater ce problème de démographie médicale : "En 20 ans, on est passé de 4.000 dermatologues en France à moins de 3.000. Cela nous inquiète énormément."

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Un manque de bras qui a des conséquences concrètes, poursuit la dermatologue : "Cela génère des retards dans la prise en charge dans les cancers cutanés. C’est une énorme problématique. C’est un retard dans la prise en charge des dermatoses inflammatoires, et un défaut d’accès au soin pour certain patient."

Beaucoup de départ en retraite non remplacés

Dans le même temps, la profession vieillit : un tiers des dermatologues a plus de 60 ans actuellement, assure Stéphanie Mehrand. Elle est la directrice de l’association française de l’eczéma : "Beaucoup de départs en retraite ne seront pas remplacés dans les prochaines années. C’est le cas aussi pour d’autres spécialités qui peuvent être en lien avec une prise en charge de l’eczéma. Si on est allergique, il y a aussi les allergologues qui sont concernés, les pneumologues quand on fait aussi de l’asthme. C’est très inquiétant pour l’ensemble des patients."

La société française de dermatologie plaide pour augmenter le nombre d’internes formés chaque année à la dermatologie, et pour renforcer la formation des médecins généralistes afin qu’ils ne passent pas à côté de graves pathologies.

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