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L'immunité au Covid réduit le nombre de contacts infectés, selon une étude genevoise

Le vaccin contre le Covid conserve un intérêt en limitant la contagiosité, en particulier pour le personnel soignant et les personnes très âgées et/ou fragiles (image d'illustration). [EPA - Keystone - Caroline Brehman]
L'immunité au Covid réduit le nombre de contacts infectés, selon une étude genevoise / Le Journal horaire / 1 min. / le 13 septembre 2023
Près d'une personne sur trois exposées au SARS-CoV2 est infectée, et même jusqu'à quatre sur dix avec le variant Omicron. En cas d'immunité – conférée par la vaccination, l'infection ou une combinaison des deux – ce taux descend à une sur dix, selon une étude genevoise publiée dans la revue Nature Communications.

Une équipe de l'Université et des Hôpitaux universitaires de Genève (UNIGE/HUG) s'est penchée sur les données épidémiologiques recueillies dans le canton. Plus de 50'000 cas et 110'000 contacts enregistrés de juin 2020 à mars 2022 ont été analysés.

"Notre objectif était d'évaluer le taux d'attaque secondaire du SARS-CoV2, c'est-à-dire la proportion de personnes infectées parmi les contacts d'une personne malade", indique Delphine Courvoisier, professeure assistante à l'UNIGE et épidémiologue aux HUG, citée mardi dans un communiqué des deux institutions.

En moyenne, une personne infectait un peu plus de trois de ses contacts sur dix, principalement au sein de la cellule familiale, et jusqu'à quatre sur dix avec Omicron. Cependant, l'immunité réduit drastiquement le nombre de contacts infectés, principalement en protégeant contre l'infection et, dans une moindre mesure, en diminuant l'infectiosité des personnes infectées, explique dans La Matinale de mercredi Denis Mongin, premier auteur de l'étude et suppléant maître assistant à l'Université de Genève.

"L'immunité tend à disparaître avec le temps. Concernant la protection contre les infections, ce temps a l'air de se situer autour de six mois pour la vaccination et aux alentours d'un an pour les infections passées. Mais ce temps varie en fonction de la capacité des nouveaux variants à échapper à l'immunité."

"Ce que notre étude montre, c'est que la diminution de l'infectiosité conférée par la vaccination ou une infection passée a l'air plus robuste dans le temps", ajoute-t-il.

Ces résultats confirment ce qui avait déjà été observé: l'immunité à la suite d'une infection a un effet plus fort sur la transmission du virus que le vaccin, que cela soit sur la diminution de la contagiosité ou le risque de contamination.

"Risques importants"

"Toutefois, les risques associés à l'infection sont importants, en particulier pour les personnes fragiles. On sait de plus qu'il existe des risques cumulés associés à de multiples infections, notamment cardiaques ou neurologiques", souligne Delphine Courvoisier.

Denis Mongin rappelle en outre qu'être infecté reste risqué.

"Il y a bien sûr des risques de Covid sévères, mais en plus il y a le Covid long. Chaque infection induit potentiellement des dommages au système immunitaire, des dommages cardiaques et neurologiques. Il est donc sage d'éviter les infections."

En outre, l'analyse des données genevoises montre que l'âge, le sexe, le statut socio-économique ou l'obésité n'ont que peu d'impact. De même, la combinaison de la vaccination et de l'infection ne conférait pas non plus une immunité supérieure. Et dans tous les cas, l'effet protecteur s'estompe en quelques mois.

À l'heure actuelle, le vaccin conserve un intérêt en limitant la contagiosité, en particulier pour le personnel soignant et les personnes très âgées et/ou fragiles. Mais il ne peut constituer l'unique mesure de santé publique en cas de nouvelle vague, concluent les auteurs.

ats/juma

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