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Les centristes s'installent dans «l'opposition constructive»

Philippe Vigier, patron du groupe UDI à l'Assemblée nationale. JACQUES DEMARTHON/AFP

À la différence de leurs collègues de l'UMP, une majorité des vingt-neuf députés du centre ont choisi de s'abstenir, mardi, à l'occasion du vote sur le programme de stabilité.

«L'opposition constructive» à l'épreuve du scrutin. Les députés centristes ont testé mardi, à l'occasion du vote sur le programme de stabilité, la ligne qu'Yves Jégo, président par intérim de l'UDI, et Philippe Vigier, patron du groupe à l'Assemblée, défendent depuis plusieurs jours. Une majorité des vingt-neuf députés du centre ont choisi de s'abstenir, à la différence de leurs collègues UMP qui se sont très majoritairement prononcés contre le plan présenté par Manuel Valls.

Pour justifier leur choix, Philippe Vigier a assuré que l'UDI et ses alliés demeuraient dans l'opposition au gouvernement mais qu'«on ne pouvait pas nier que le programme de réduction des dépenses publiques marquait une inflexion très forte du gouvernement avec tout ce que la majorité a fait depuis deux ans». «Bien évidemment, on est loin du compte, d'autant qu'il s'agit davantage d'une réduction des dépenses de 30 milliards plutôt que de 50», explique le député d'Eure-et-Loir.

En réunion de groupe mardi matin, la liste des lacunes du plan a été dressée et elle s'avère longue pour la plupart des parlementaires: absence de réformes de structures, de réforme des retraites avec le maintien des régimes spéciaux, d'une réforme des collectivités «efficace», celle proposée par Valls se résumant à «une fusion des régions en 2017 et une hypothétique suppression des départements en 2021 dont les bénéfices sont plus qu'incertains». Pas non plus de «réforme de l'État, ou de relance de la RGPP», la révision générale des politiques publiques mise en œuvre par Nicolas Sarkozy pour réduire les effectifs de la fonction publique. Les allégements dont devraient bénéficier les entreprises «tardent alors que l'urgence est réelle». Quant aux volets concernant le pouvoir d'achat, «il faudra attendre au plus tôt début 2015».

« Chaque fois qu'un pas ira dans la bonne direction, je l'approuverai »

Meyer Habib, député UDI

Ces griefs et manquements sont suffisamment nombreux pour que sept des vingt-neuf députés du groupe aient fait connaître, dès le matin, leur intention de s'opposer au texte. Parmi ceux-ci, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy François Sauvadet ou le maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin.

À l'inverse, trois députés ont choisi de joindre leur voix à celles de la majorité: les élus polynésiens Jean-Paul Tuaiva et Jonas Tahuaitu et leur collègue des Français de l'étranger Meyer Habib. «Le plan d'économies de 50 milliards du premier ministre Manuel Valls, loin d'être parfait et incorrigible, va dans le bon sens», souligne ce dernier en se défendant d'accorder «un blanc-seing» au gouvernement. «Chaque fois qu'un pas ira dans la bonne direction, je l'approuverai», a-t-il ajouté.

La majorité des élus centristes ont décidé de s'abstenir. C'est notamment le cas des anciens ministres Hervé Morin, André Santini ou Yves Jégo. «Tout effort allant dans le sens de la réduction de la dépense publique, d'où qu'il vienne, mérite notre intérêt», précise Vigier. Un intérêt qui n'est pas près de s'éteindre. Déjà les centristes annoncent qu'ils apporteront leur contribution aux projets de loi de finances rectificatifs de l'été et aux PLF de l'automne. Avec son homologue du Sénat, François Zocchetto, Philippe Vigier doit rencontrer Manuel Valls mercredi à 16 h 30 pour lui soumettre leurs propositions et leurs exigences.

Les centristes s'installent dans «l'opposition constructive»

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78 commentaires
  • martinelli jean

    le

    Ainsi le centre sera coproducteur de l'échec annoncé de ce que le gouvernement appel pacte de responsabilité , le centre comme tous les Français l'on remarqué est de plus en plus édulcoré et de moins en moins efficace les 50 milliards d'économies sont compensés par des dépenses de plus en plus nombreuses pour faire plaisir a la gauche du PS ,nous allons donc droit vers un échec car ce n'est plus 50 milliard mais près de 90 milliards qu'il faudrait. Finalement aucune réforme ,ce sont les blocages des retraites ,le point d'indice des fonctionnaires et l'augmentation encore des impôts locaux qui prédominent, si le centre n'en est pas conscient c'est grave ou alors ils vont comme aux présidentielles avec Bayrou jouer le jeux du PS. C'est un centre girouette qui devra être sanctionné le moment venu dans les urnes .

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