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En Inde, les autorités de l’Etat du Kerala luttent contre la propagation du virus Nipah

Deux personnes infectées sont mortes dans le sud du pays. Avec un taux de mortalité qui varie entre 40 et 75%, le virus qui se transmet de l’animal à l’humain, puis entre congénères, inquiète les autorités indiennes

Un agent de santé transporte une boîte contenant des échantillons vers le centre mobile de dépistage du virus Nipah de l'Indian Council of Medical Research dans un hôpital public de Kozhikode, en Inde, le 15 septembre 2023. — © - / AFP
Un agent de santé transporte une boîte contenant des échantillons vers le centre mobile de dépistage du virus Nipah de l'Indian Council of Medical Research dans un hôpital public de Kozhikode, en Inde, le 15 septembre 2023. — © - / AFP

Deux personnes atteintes du virus Nipah sont décédées dans le sud de l’Inde. Pour lutter contre sa propagation, les autorités de l’Etat du Kerala ont imposé des centaines de tests dans la région, annoncé la fermeture de certaines écoles et déclaré sept villages comme «zones contaminées.» Comme le souligne CNN, dans un article repéré par Courrier International, il n’existe pas encore de vaccin contre le virus Nipah. «Les traitements se limitent au soulagement des symptômes», indique le média américain.

Il s’agit d’un virus zoonotique, c’est-à-dire qu’il se transmet de l’animal à l’humain. «En l’occurrence, ce sont des chauves-souris frugivores de l’espèce Pteropus qui servent de réservoir au virus, détaille Al Jazeera. Après la première contamination par un animal, l’homme peut transmettre à son tour le virus à ses congénères.»

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Mais le plus alarmant est son taux de mortalité, car celui-ci varie entre 40 et 75% selon l’Organisation mondiale de la Santé (ou OMS). Si certaines personnes infectées sont asymptomatiques, d’autres souffrent de fièvre, de vomissements et de problèmes respiratoires; d’autres encore développent une encéphalite – soit une inflammation du cerveau, «pouvant déboucher sur un coma en l’espace de 24 à 48 heures», écrit le média qatari.

Des résidents fixent un panneau «zone contaminée» sur une barricade mise en place pour bloquer une route dans le village d'Ayanchery, en Inde, 13 septembre 2023. — © STRINGER / REUTERS
Des résidents fixent un panneau «zone contaminée» sur une barricade mise en place pour bloquer une route dans le village d'Ayanchery, en Inde, 13 septembre 2023. — © STRINGER / REUTERS

Et d’ajouter: «Si certains patients atteints d’encéphalite aiguë se remettent complètement, d’autres conservent des séquelles neurologiques durables, notamment des troubles convulsifs ou des altérations de la personnalité.»

Déjà quatre épidémies

L’Etat du Kerala a déjà connu quatre épidémies du virus Nipah. La première, en 2018, a entraîné la mort de 21 personnes. Ce virus est apparu en 1998 en Malaisie. Il porte d’ailleurs le nom du village dans lequel il a été découvert, note le magazine Géo.

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Pour endiguer cette épidémie qui a provoqué la mort de cent personnes, plus d’un million de cochons avaient été abattus en 1999. Le virus s’était alors propagé à Singapour, où 11 cas ont été recensés, dont «un décès parmi les travailleurs des abattoirs entrés en contact avec des porcs importés de Malaisie», précise le magazine.

Des agents de santé portant des équipements de protection déplacent le corps d'une personne décédée des suites du virus Nipah dans un hôpital privé de Kozikode,en Inde, le 12 septembre 2023. — © - / AFP
Des agents de santé portant des équipements de protection déplacent le corps d'une personne décédée des suites du virus Nipah dans un hôpital privé de Kozikode,en Inde, le 12 septembre 2023. — © - / AFP

Depuis, le virus Nipah a fait son apparition au Bangladesh – 100 personnes en sont mortes depuis 2001, mais aussi en Inde où il a tué plus de 50 personnes en deux épidémies. «Cette nouvelle propagation du virus Nipah représente la quatrième vague au Kerala en cinq ans», pointe Géo. L’OMS répertorie ce virus comme l’une des nombreuses maladies méritant une recherche prioritaire en raison de leur potentiel à provoquer une pandémie.