ProcèsUn acquitté d’Outreau jugé pour agressions sexuelles sur sa fille mineure

Franck Lavier, acquitté d’Outreau, jugé pour agressions sexuelles sur sa fille

ProcèsFinalement acquitté dans le dossier Outreau mais condamné en 2012 pour « violences habituelles », Franck Lavier est de nouveau devant un tribunal, accusé cette fois de « faits sexuels » sur sa fille mineure entre 2015 et 2016
Franck Lavier, acquitté dans l'affaire d'Outreau, lors de son procès à Boulogne-sur-Mer en 2012 pour corruption de mineurs. (illustration)
Franck Lavier, acquitté dans l'affaire d'Outreau, lors de son procès à Boulogne-sur-Mer en 2012 pour corruption de mineurs. (illustration) - M.Libert/20 Minutes / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

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Vendredi, Franck Lavier, 45 ans, un des acquittés d’Outreau, sera jugé devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, pour des atteintes sexuelles sur sa fille aînée en 2015 et 2016, alors qu’elle était mineure. Des faits qu’il conteste mais pour lesquels il encourt jusqu’à sept ans de prison et 100.000 euros d’amende.

Le parquet de Boulogne-sur-Mer avait ouvert une enquête préliminaire en 2016 à la suite d’un signalement de cette enfant, alors âgée de 16 ans, révélant « au sein de son établissement scolaire avoir été victime de faits de nature sexuelle de la part de son père », selon la cour d’appel de Douai.

« Agression sexuelle par ascendant »

Le procureur avait ordonné le placement provisoire de l’adolescente, puis, le 10 juin 2016, Franck Lavier, qui conteste les faits, avait été placé sous contrôle judiciaire. D’abord renvoyé en novembre 2021 devant les assises du Pas-de-Calais pour viol et agressions sexuelles, le mis en cause avait fait appel de l’ordonnance de mise en accusation, tout comme sa fille, qui avait sollicité la correctionnalisation des faits. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Douai avait finalement décidé, en juin 2022, de correctionnaliser le fait de « viol par ascendant » en « agression sexuelle par ascendant ».

Franck Lavier, intérimaire, « n’a jamais reconnu ces faits », a affirmé à l’AFP son avocate Me Fabienne Roy-Nansion, annonçant qu’elle plaidera la relaxe. La jeune femme, une âgée de 23 ans et mère, n’a selon elle « jamais réussi à s’intégrer dans sa famille » après avoir été « placée à 20 mois », quand l’affaire d’Outreau a éclaté, et « retrouvé ses parents à six ans ». Avec cette plainte, elle voulait selon l’avocate « fuir le foyer familial ».

Condamné en 2012 pour des violences sur cette même fille

En 2011, alors âgée de 11 ans, la fille de Franck Lavier avait déjà dénoncé avec son petit frère des faits de maltraitances. Les parents avaient été condamnés en 2012 à dix et huit mois de prison avec sursis pour violences habituelles, mais relaxés du chef de corruption de mineurs par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer. Le tribunal avait estimé que, si ces derniers faits étaient moralement répréhensibles, l’infraction pénale n’était pas constituée, car la volonté de corrompre les mineurs n’était pas prouvée.

Selon l’accusation, constatations d’un médecin légiste à l’appui, ces enfants avaient été obligés de rester pendant des heures à genoux sur un balai en guise de punition. Les bouts des doigts de la fillette portaient également des traces de coups portés avec des lattes de sommier.

Une vidéo datant de mars 2009, prise lors d’une fête arrosée et mettant en scène des adultes plus ou moins dénudés simulant des actes sexuels en présence d’enfants, avait ensuite été saisie au domicile des Lavier. Par la suite, de nouvelles perquisitions avaient permis de découvrir d’autres photos et vidéos d’une demi-douzaine de soirées similaires, entre 2008 et 2009.

Franck Lavier faisait partie avec sa compagne des accusés d’Outreau. Il avait été condamné en 2004 par la cour d’assises du Pas-de-Calais à six ans de prison pour le viol de sa belle-fille, puis acquitté l’année suivante par la cour d’appel de Paris. Il avait passé en tout 36 mois de prison.

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