Publicité

«On m'a traité de facho parce que je voulais enquêter sur l'islamo-gauchisme» : les révélations chocs de Jacques Cardoze sur les coulisses de «Complément d’enquête»

ENTRETIEN EXCLUSIF - Sur le plateau du «Buzz TV», l’ancien présentateur du magazine d’investigations de France 2 qui a rejoint Cyril Hanouna à la rentrée, lève le voile sur les raisons de son départ du service public.

«Ça m’a fait un bien fou de me livrer». Quand Jacques Cardoze sort de notre studio du «Buzz TV» dans les locaux parisiens du Figaro, il ne cache pas son soulagement d’avoir rompu le silence sur les raisons de son départ du service public en 2021, alors qu’il présentait «Complément d’enquête» depuis trois saisons. Désormais chroniqueur chez Cyril Hanouna dans «Touche pas à mon poste», l’ancien directeur de la communication de l’OM se confie sans détour. Entretien.

LE BUZZ TV. - Vous avez rejoint la bande de « Touche pas à mon poste! » le 4 septembre dernier. Avez-vous signé un contrat de saison ?
Jacques CARDOZE. - Pas du tout, je ne suis pas salarié de H2O (la société de production, NDLR). Après avoir vu Cyril Hanouna cet été autour d’un thé glacé, je me suis entendu avec son associé, Lionel Stan, sur le montant des piges quotidiennes, que je ne dévoilerai pas. C’est moins que ce que je pouvais toucher à l’OM ou que certains salaires à France Télévisions quand on est bien placés. Par rapport à « Complément d’enquête », ça va dépendre du nombre d’émissions que je vais faire mais, potentiellement, ce sera plus. Franchement, je ne suis pas à plaindre mais ce ne sont pas des sommes mirobolantes non plus.

Avez-vous été recruté pour taper sur « Complément d’enquête » qui prépare un numéro sur Cyril Hanouna ?
Il faudrait interroger mon subconscient. En tout cas, il n’y a pas de stratégie derrière. Cyril Hanouna ne m’a pas contacté, c’est moi qui l’ai sollicité. Je sais qu’à France Télévisions, beaucoup se sont interrogés, pensant que j’avais négocié quelque chose avec le groupe de Bolloré. Je le dis aujourd’hui : rien de tout cela. Après, il ne s’agit pas de cracher dans la soupe. Je ne l’ai jamais fait ni pour l’OM, ni pour France Télévisions. En revanche, il y a des choses que les gens ne savent pas. Il y a des attaques d’une partie de la presse et des médias contre une autre partie de la presse et c’est quelque chose que je n’accepte pas. Il n’y a pas les bons et les mauvais publics, ceux qui ont le droit de faire l’info et les autres. Qu’est-ce qu’on lui reproche à Cyril Hanouna ? D’avoir réussi à faire de bonnes émissions pendant la campagne électorale ? C’est la pire des humiliations pour le service public de ne plus avoir de bonne émission politique.

« Complément d’enquête » a tout de même le droit d’enquêter sur Cyril Hanouna...
Oui et je ne sais rien du contenu de cette enquête. J’entends des bruits, de gens de France Télévisions qui me disent des choses... Tous ceux qui sont là-bas ne défendent pas forcément ce qui se fait et notamment les émissions d’investigations, les moyens utilisés, le côté inquisiteur et procureur.

C’est ce que vous reprochez aujourd’hui à « Complément d’enquête » ?
Ce que je peux vous dire, c’est que dans le « Enquête de complément » qu’on fera avec Cyril en janvier ou février, ce sera de l’info, tout sera vérifié. Et il se dira des choses que les gens ne savent ou ne soupçonnent pas. On expliquera comment il peut y avoir des dérives.

De quelles dérives parlez-vous ? En avez-vous été témoin ?
Oui. Vous savez, à France Télévisions, ce n’est pas tout beau, tout rose. Ils n’ont pas toujours eu de bonnes attitudes.

« “Complément d'enquête” est une émission qui penche un peu trop d'un côté et moins de l'autre »

Jacques Cardoze au « Buzz TV » le 20 septembre 2023

Pour quelles raisons êtes-vous parti d’ailleurs en 2021 ?
Parce que durant ma troisième année, le rédacteur en chef de l’émission, m’a un peu dépossédé de « Complément d’enquête ». Je ne pouvais plus travailler. Le lendemain de tournage, il allait couper ce qui avait été validé la veille. Il y a eu des prises de becs très violentes devant témoins. Et puis, on m’a traité de facho parce que je voulais faire une enquête sur l’islamo-gauchisme* et montrer que sur certaines listes en banlieues, La France Insoumise pouvait draguer un certain nombre de personnalités issues du monde arabo-musulman. Pour être respecté dans ce métier, il faut pouvoir taper aussi bien du côté droit que du côté gauche. « Complément d’enquête » est une émission qui penche un peu trop d’un côté et moins de l’autre. À l’époque, je voulais faire une enquête sur Jean-Luc Mélenchon**, on me l’a refusée et on m’a dit : “tu comprends, La France Insoumise nous donne tellement de dossiers, on ne peut pas travailler contre eux”. Je suis tombé de l’armoire.

*NDLR : En décembre 2020, «Complément d’enquête» avait diffusé un numéro intitulé «Islamisme : la République a-t-elle fermé les yeux ?»

**Jean-Luc Mélenchon venait de faire l’objet d’un sujet dans «Envoyé Spécial»

Qui témoignera dans « Enquête de complément » ? Des anciens membres de la production de « Complément d’enquête » ?
Non, je suis en train de travailler avec des journalistes qui sont totalement indépendants et qui ont envie de s’attaquer au service public. Les Français payent une redevance, je ne vois pas pourquoi il n’y aurait pas une enquête transparente sur le service public. Je ne suis pas en guerre contre les journalistes de « Complément d'enquête » et je ne m'attaquerai pas aux journalistes eux-mêmes et à la qualité de ce qu'ils fabriquent. Je suis simplement contre le fait qu'on veuille s'attaquer à une télévision populaire. Il y a une petite musique qui ne me plaît pas du tout. Je vais raconter tout ça.

« L'OM appartient aux supporters. Il faut en tenir compte »

Jacques Cardoze au « Buzz TV » le 20 septembre 2023

Hier, le président de l’OM, Pablo Longoria, ainsi que ses proches collaborateurs ont décidé de se mettre en retrait , une décision qui fait suite une réunion houleuse avec sept représentants de club de supporters. L’entraîneur Marcelino vient d’annoncer son départ . En tant qu’ex-directeur de communication du club, quel regard portez-vous sur cette crise ?
Quand on est dirigeant de ce club, on doit tout faire pour rester connecté avec la ville, les supporters. Jusqu’au moment où j’y étais, en février dernier, ça fonctionnait très bien. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé depuis. Désormais, ils sont peut-être un peu entre eux, avec un directoire très espagnol. Peut-être qu’ils ont fait l’erreur de créer une forme de bulle pour se protéger. C'est triste pour le club. Je ne sais pas si c'est trop tard pour Pablo et son entourage mais (...) pour qu’on en arrive là, c’est peut-être que des choses ont été faites qui n’auraient pas dû. On peut le regretter mais l’OM appartient aux supporters. Il faut en tenir compte. Tapie l’avait très bien compris.

Dans un communiqué publié dans la soirée, le club parle d’intimidations, d’attaques individuelles. Est-ce que c’est dangereux de faire partie des membres dirigeants de l’Olympique de Marseille ?
Non et ça fait partie des fantasmes. Il y a des présidents qui ont été menacés, c’est le cas de Vincent Labrune, mais il y a aussi du théâtre et de la « grande bouche » comme on dit à Marseille. Apparemment, ils ont eu peur. Je crois que les menaces sont très exagérées d’après ce qu’on m’a dit, il n’y a pas eu de menaces directes. Après, c’est quelque chose d’intime. Si quelqu’un se sent menacé, je peux le comprendre.

Avez-vous regardé le biopic consacré à Bernard Tapie sur Netflix ?
Oui mais je ne l’ai pas encore terminé. Je trouve ça dommage qu’il soit diffusé si vite après sa disparition. Je suis bien placé pour le savoir, j’ai organisé il y a deux ans avec la famille, les commémorations, à l’intérieur du Stade Vélodrome notamment. Je comprends que la famille s’oppose à la série. J’entends les critiques de Dominique Tapie. Après, je trouve Lafitte excellent. Je regarde la série avec beaucoup d’appétit. Les premiers épisodes sont passionnants.

«On m'a traité de facho parce que je voulais enquêter sur l'islamo-gauchisme» : les révélations chocs de Jacques Cardoze sur les coulisses de «Complément d’enquête»

S'ABONNER
Partager

Plus d'options

S'abonner
119 commentaires
  • Binâmé

    le

    Les médias publics ne sont pas à gauche, ils suivent seulement très fidèlement ce que commande le Conseil de l’Europe avalisé automatiquement par le Parlement européen (composé soit disant par nos représentants).

  • ErnestRenan

    le

    Et surtout les bisounours béats qui gobent sans esprit critique ce que déverse le service public de l'audiovisuel. Lessivage de cerveaux.

  • GOBSMACKED

    le

    @ Antoine
    Vous injuriez ceux que j'ai cités en disant qu'ils sont centristes. Allez donc voir vos potes rouges, ils vous confirmeront tout le bien qu'ils pensent de ces gens.

À lire aussi