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Assistants parlementaires du FN : le parquet de Paris demande un procès pour 27 personnes, dont Marine Le Pen

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  • France Bleu

Le parquet de Paris indique ce vendredi avoir requis un procès pour le Rassemblement national et 27 personnes liées au parti, parmi lesquelles Marine Le Pen et son père. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à un système de détournement de fonds publics européens entre 2004 et 2016.

Marine Le Pen en Italie, le 17 septembre 2023. Marine Le Pen en Italie, le 17 septembre 2023.
Marine Le Pen en Italie, le 17 septembre 2023. © Maxppp - Luca Ponti / ipa-agency.net

Marine Le Pen, son parti et sa direction des années 2010 bientôt jugés pour détournement de fonds publics ? Le parquet de Paris a requis un procès pour le Rassemblement national et 27 personnes, soupçonnées d'avoir utilisé l'argent de l'UE pour rémunérer des assistants travaillant, en réalité, pour le parti. Sont visés par le ministère public : Marine Le Pen et son père, Jean-Marie Le Pen, neuf autres personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national (rebaptisé RN depuis), 12 autres ayant été leurs assistants parlementaires, mais aussi quatre collaborateurs du parti d'extrême droite.

Le maire de Perpignan Louis Aliot ainsi que l'ex-numéro 2 du parti, Bruno Gollnisch, font notamment partie des personnes concernées. Idem pour Nicolas Bay passé depuis chez Eric Zemmour, l'ex-trésorier Wallerand de Saint-Just, le député et porte-parole du RN Julien Odoul ou encore l'ex-imprimeur du parti Fernand Le Rachinel. Florian Philippot, numéro deux du parti pendant quelques années, est en revanche mis hors de cause.

La présidentielle 2027 menacée pour Marine Le Pen ?

La décision sur la tenue effective d'un procès revient désormais aux juges d'instruction. Le parquet de Paris a souligné vendredi la taille importante de la procédure, vieille de huit ans, mais aussi les "très nombreux recours" formés devant la justice française ou l'UE concernant les immunités parlementaires.

Le ministère public a aussi insisté sur l'importance des peines encourues, "dix ans d'emprisonnement", une forte amende ainsi qu'une peine complémentaire obligatoire d'inéligibilité qui peut atteindre jusqu'à dix ans. Soit une menace majeure pour Marine Le Pen, qui s'est présentée lundi comme la "candidate naturelle" de son camp pour la présidentielle 2027.

Détournement de fonds publics

L'enquête a débuté en mars 2015, après un signalement du Parlement européen à la justice française sur de possibles irrégularités du FN concernant des salaires versés à des assistants parlementaires. Les investigations ont ensuite été confiées fin 2016 à deux juges d'instruction financiers parisiens. Après plusieurs refus de se présenter devant les juges, Marine Le Pen a été mise en examen en juin 2017 pour "abus de confiance" et "complicité", des poursuites requalifiées plus tard en "détournement de fonds publics".

Pour la législature 2014-2019, au cœur du dossier, le parquet affirme qu'elle a "imposé aux eurodéputés FN nouvellement élus qu'ils mettent à sa disposition une partie de leur enveloppe budgétaire", 21.000 euros mensuels, "pour la rémunération de collaborateurs afin de soulager les finances du FN." Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.

"Nous contestons cette vision qui nous paraît erronée du travail des députés d'opposition et de leurs assistants qui est avant tout politique", a commenté l'entourage de l'ex-patronne du RN, sollicité par l'AFP. Ces réquisitions, signées lundi et révélées ce vendredi par l'AFP, "tombent comme par hasard une année électorale où le RN est en tête", a pour sa part réagi Louis Aliot sur X (ex-Twitter).

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