Immigration, carburants, Niger : ce qu'il faut retenir du 20 heures d'Emmanuel Macron

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Immigration, carburants, Niger : ce qu'il faut retenir du 20 heures d'Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron, invité dimanche de TF1 et France 2.
Emmanuel Macron, invité dimanche de TF1 et France 2.
- Capture d'écran

Invité de TF1 et France 2 dimanche, le chef de l'État a répondu au pape sur la question migratoire, estimant que la France "fait sa part". Emmannuel Macron a aussi évoqué les prix des carburants, la planification écologique et la situation au Niger, annonçant le retour de l'ambassadeur sur place.

Visite du pape, immigration, inflation, Niger et planification énergétique : le président de la République a balayé tous les sujets du moment au cours d'une interview de près de 35 minutes aux 20 heures de TF1 et France 2. Principale annonce : l'exécutif renonce à la vente à perte de carburants et demande aux distributeurs de vendre "à prix coûtant". Le chèque de 100 euros pour les ménages les plus modestes confrontés à la hausse des prix de l'énergie fait son retour et les chaudières au gaz ne seront pas interdites.

Sur le plan international, la France rappelle son ambassadeur au Niger et ses 1.500 soldats déployés dans le pays. Emmanuel Macron répond aussi au pape à propos de la question migratoire : "Il a raison d'appeler au sursaut contre l'indifférence" mais "la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde", estime-t-il. Voici ce qu'il faut retenir de l'interview présidentielle.

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"La France fait sa part"

"Le pape a raison d'appeler à ce sursaut contre l'indifférence, parce qu'à chaque fois qu'on parle d'immigration on parle de femmes et d'hommes, il ne faut jamais l'oublier", a estimé Emmanuel Macron, invité dimanche soir des journaux de 20 heures de TF1 et France 2, alors que  le voyage du souverain pontife à Marseille s'est achevé hier soir. "Mais l'Europe est le continent qui fait le plus et la France fait sa part", a ajouté le chef de l'Etat. "Il faut ce message d'universalisme, accueillir ceux qui fuient les conflits, mais être rigoureux, car on a un modèle social généreux et on ne peut pas accueillir toute la misère du monde."

Selon Emmanuel Macron, la réponse à la question migratoire doit être européenne. Il demande ainsi à ses partenaires à travailler "grouper" pour ne pas laisser l'Italie "seule""mieux protéger nos frontières" et renvoie la responsabilité aux pays de départ et de transit des migrants, suggerant de "mieux conditionner notre aide" aux Etats qui collaboreraient avec l’Europe en matière d’immigration.

Carburant à "prix coûtant"

À propos de la hausse des prix des carburants, qui "va durer" selon Emmanuel Macron, le chef de l'État annonce renoncer à la vente à perte, autorisée par la Première ministre et demande "à tous les acteurs du secteur" de vendre "à prix coûtant". Il promet également une nouvelle aide via un chèque carburant pour les plus modestes, "jusqu'à 100 euros par véhicule et par an", tout en rappelant que les taxes sur les carburants financent la transition écologique du pays, les budgets de la Sécurité sociale et des régions.

"Il faut continuer l'électrification des véhicules", a encore plaidé Emmanuel Macron. "On doit pousser nos ménages à céder les vieux diesels pour aller plus vers de l'hybride et de l'électrique. Mais on doit produire ces véhicules électriques et ces batteries. En France, on aime la bagnole. Moi, je l'adore." Le chef de l'État a aussi promis la conclusion du dispositif "leasing" à 100 euros par mois, d'ici la fin de l'année.

Sortie du charbon en 2027, pas d'interdiction des chaudières gaz

La France sortira du charbon d'ici à 2027, en convertissant ses deux dernières centrales. "La première chose, et c'est le combat qu'on doit mener pour le pays et à l'international, on doit sortir du charbon, c'est une énergie fossile et la plus polluante", a expliqué Emmanuel Macron, à la veille de la présentation du plan de planification écologique. "D'ici à 2027, que va-t-on faire ? On a encore deux centrales à charbon, Cordemais et Saint-Avold, on va complètement les convertir à la biomasse", a-t-il dit.

"On n'interdira pas" les chaudières à gaz, comme l'exécutif l'a un temps envisagé, a également annoncé Emmanuel Macron. "Parce qu'on ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution", a expliqué le chef de l'Etat. Il a aussi plaidé pour "accompagner les ménages pour s'équiper de pompes à chaleur, parce que les pompes à chaleur, c'est intelligent, ça fait des économies d'énergie et ça réduit très fortement les émissions", citant en exemple le palais de l'Élysée.

Un accord sur la "modération des marges" dans l'agroalimentaire

Emmanuel Macron a également annoncé que les "60 plus gros industriels de l'agroalimentaire" allaient être réunis autour d'une table de négociations afin de convenir d'un accord limitant leurs marges. "On a des grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques et donc on veut les remettre autour de la table", a-t-il dit. "On va mettre en place, et je vais y veiller personnellement, un accord sur la modération des marges dans le secteur", avec des "contrôleurs" qui procèderont à des vérifications, a-t-il ajouté.

Niger : retour de l'ambassadeur et des 1500 soldats français

Le président français a annoncé le retour "dans les prochaines heures" de l'ambassadeur français à Niamey, et le départ des troupes françaises d'ici la fin de l'année, à l'issue d'un bras de fer de deux mois avec la junte nigérienne. "La France a décidé de ramener son ambassadeur", que Paris refusait jusqu'ici de rappeler, et "nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger", a-t-il annoncé, indiquant que les 1.500 militaires français partiraient "dans les semaines et les mois qui viennent" et que le retrait serait totalement achevé "d'ici la fin de l'année".

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