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Démographie

En Europe, le vieillissement de la population est une menace pour le climat

Les émissions de CO2 de chaque individu augmentent avec l’âge, selon une étude inédite portant sur l’UE publiée mercredi 27 septembre par l’Institut national d’études démographiques (Ined). En cause, la plus petite taille des foyers chez les retraités et des dépenses de chauffage plus importantes.
par AFP et LIBERATION
publié le 27 septembre 2023 à 12h28

En Europe, plus on vieillit, plus on pollue. En conséquence, «la part des émissions imputables aux personnes âgées augmentera dans les années à venir car elles émettent davantage et seront plus nombreuses», soulignent ce mercredi les auteurs d’une étude publiée ce mercredi 27 septembre. Ce travail de l’Institut national d’études démographiques (Ined) analyse les relations entre démographie et changement climatique, en particulier dans l’Union européenne, qui s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050. «Nos résultats révèlent l’effet déterminant de l’âge : les émissions individuelles sont plus élevées aux âges avancés», écrivent les trois auteurs.

«Forte intensité carbone»

A l’échelon du ménage, les émissions de CO2 augmentent avec l’âge de la personne de référence, «atteignent un pic entre 45 et 49 ans», puis diminuent progressivement. En revanche, lorsque les émissions sont estimées individuellement, le pic se décale autour de 75 ans.

Les personnes plus âgées contribuent davantage aux émissions, «car elles vivent dans des ménages peu nombreux et concentrent leurs dépenses sur des biens à forte intensité carbone», comme le chauffage, relèvent les auteurs. Cette tendance n’entraînera pas nécessairement une hausse significative des émissions, mais elle souligne «l’importance pour les politiques publiques de prendre en compte les inégalités entre les générations».

Autre facteur à étudier dans l’élaboration des politiques climatique : le lieu de résidence. Ainsi en milieu urbain, la petite taille des logements et le développement des transports publics contribuent à réduire les émissions des ménages, mais à l’inverse les revenus des citadins, souvent plus élevés, encouragent la consommation et donc leurs émissions. Au final, l’Ined conclut que «l’urbanisation devrait à la fois freiner les émissions grâce à des gains d’efficacité, notamment dans le domaine des transports, et les stimuler en raison de la hausse des revenus».

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