Toulouse : un enseignant se bat pour "sauver" ses élèves en situation de handicap en organisant une manif devant son collège
Henri Martin, professeur au collège Jean-Pierre Vernant dans le quartier de l’Hers à Toulouse, organise ce mardi 3 octobre une manifestation devant son établissement pour dénoncer les conditions d'apprentissage "désastreuses" de ses élèves en situation de handicap.
« Cela fait une dizaine d’années que j’enseigne en Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), mes élèves n’ont jamais été confrontés à de telles difficultés. Je ne pouvais rester les bras ballants. Il fallait que je réagisse », souffle Henri Martin, professeur au collège Jean-Pierre Vernant dans le quartier de l’Hers à Toulouse. L’enseignant est le principal organisateur de la manifestation qui va se dérouler devant les grilles ce mardi matin afin de dénoncer les conditions d’apprentissage de ses 18 élèves censés participer à des cours en compagnie des autres enfants du collège. « Entre les enseignants, les parents, les AESH et le personnel administratif, on devrait être une centaine à manifester », prévoit le professeur. Par cette action, il espère obtenir du rectorat l’équivalent de quatre temps plein AESH. « On nous explique qu’il y a des difficultés de recrutement, je peux le comprendre mais on ne peut pas laisser la situation se dégrader davantage. Ce sont des élèves déjà en retard qui paient les pots cassés », martèle l’enseignant.
« En ce moment au collège, 11 élèves devraient bénéficier d’un accompagnement mais n’en ont aucun ! Et ceux qui devraient être assistés à 100 % du temps scolaire n’ont, au mieux qu’une dizaine d’heures d’aide par semaine. »
Selon Henri Martin, les conséquences sont terribles sur le moral et les capacités d’apprentissage de ces collégiens : « J’ai par exemple un élève qui a eu droit à une assistance pour tous les cours avec les autres enfants des autres classes. Faute de personnel, aucun AESH ne l’aide. Résultat : depuis la rentrée, il est toute la journée dans ma classe sans interaction sociale. Je l’occupe scolairement comme je peux avec des cours de maths ou de français. » Henri Martin indique par ailleurs que « faute de places dans les IME (instituts médico-éducatifs) » bon nombre d’entre eux se retrouvent au collège sans avoir la capacité réelle de s’y intégrer. « Ces dernières années, le phénomène prend de l’ampleur. Une semaine après la rentrée, un élève qui aurait dû être en IME plutôt qu’ici, a été exclu pour des faits graves. »
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