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Le mont Blanc a rapetissé de 2,2 mètres en deux ans

Des randonneurs devant le mont Blanc.
Des randonneurs devant le mont Blanc. © Getty images / Getty Images/Tetra images RF
Camille Hazard , Mis à jour le

Martin Fourcade et quatorze géomètres-experts ont participé bénévolement à la douzième mesure du mont Blanc, la plus haute montagne d’Europe occidentale. Cette année, le toit de l’Europe faisait 4 805,59 mètres.

Trois jours de montée, douze heures d’ascension finale, dix kilos de matériel portés sur le dos… pour un chiffre : 4 805,59 mètres. C’est la nouvelle hauteur officielle du mont Blanc, a annoncé ce jeudi 5 octobre la chambre départementale des géomètres-experts de la Haute-Savoie. Le 14 septembre dernier, une expédition parrainée par Martin Fourcade et Liv Sansoz a permis de relever la mesure de la plus haute montagne d’Europe occidentale.

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Pendant trois jours, ils ont bravé le mont Blanc pour effectuer, au sommet, des relevés point par point. Après l’étude de ces données par l’Institut national de l’information géographique (IGN), les experts ont conclu que la hauteur du mont Blanc avait diminué de 2,2 mètres par rapport à 2021 (4 807,81 mètres).

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Ces mesures récurrentes -tous les deux ans- ont pour objet de déterminer l’altitude de ce plus haut sommet d’Europe et modéliser la calotte glaciaire. Elles s’inscrivent dans une démarche chère aux géomètres-experts, celle de constituer et de nourrir une banque de données précises et fiables qui pourront être exploitées par les experts glaciologues et les climatologues. Surtout, elles seront transmises aux générations futures.

Les géomètres-experts au sommet du mont Blanc, le 14 septembre 2023.
Les géomètres-experts au sommet du mont Blanc, le 14 septembre 2023. © Bruno Peyronnet

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Pourquoi le mont Blanc a-t-il rapetissé ?

Grâce à cette nouvelle mesure, on peut constater, depuis 2007, une décrue de l’altitude du sommet. Mais comment faut-il interpréter ces résultats ? « Je ne pense pas que l’on peut utiliser ces données pour justifier d’une quelconque évolution du sommet. Cela fait seulement vingt ans que nous le mesurons tous les deux ans. C’est une période bien trop courte pour tirer des conclusions », affirme Jean des Garets, président de la chambre départementale des géomètres de Haute-Savoie.

Car, à chaque baisse, les Français s’emballent et s’inquiètent. Changement climatique ? Fonte des glaces ? C’est pour éviter l’affolement que les résultats de 2019 n’ont pas été rendus publics. Le mont Blanc avait alors été estimé à 4 806 mètres.

Les scientifiques ne tirent donc aucune conclusion. Le sommet du mont Blanc est en effet recouvert d’une couche de neiges éternelles qui fonctionne comme une énorme congère et qui varie en fonction des vents d’altitude et des précipitations. En vingt ans de mesures, le toit de l’Europe occidentale a donc connu des hauts et des bas, en fonction de la quantité de neige tombée au sommet et de la puissance des vents qui peuvent souffler à plus de 150 km/h. « Aujourd’hui, interpréter ces variations pour faire du catastrophisme climatologique, c’est une mauvaise idée », alerte Jean des Garets.

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