“Elle a tout, sauf le droit à la liberté” : voici la princesse Sara, l’épouse “cachée” de Mohammed ben Salmane
Surprise en Arabie saoudite. La princesse Sara bent Mashour, 36 ans, l’épouse du prince héritier Mohammed ben Salmane, 38 ans, veut construire un immense centre scientifique et technologique à Riyad, presque deux fois plus grand que le Musée d’art moderne de New York. La jeune princesse veut faire entendre sa voix et imposer sa marque dans le royaume saoudien. Et ce n’est pas illogique compte tenu de son passé, car derrière les paillettes et le glamour se cachent la peur, la violence et l’emprisonnement. Portrait.
La princesse Sara bent Mashour veut ouvrir la voie à la science et à la technologie en Arabie saoudite. Elle soutient en effet la construction d’Ilmi - qui signifie “mon savoir” en arabe - un centre avancé pour la science, la technologie, l’ingénierie, les arts et les loisirs. “Ilmi sera un phare pour la créativité et l’apprentissage et sera accessible à tous”, a déclaré la princesse lors du lancement du projet. Le centre aura une superficie impressionnante de 27.000 mètres carrés et pourra compter sur des fonds illimités. Reste à savoir si la princesse sera présente lorsque le centre ouvrira officiellement ses portes.
En effet, les apparitions publiques de la princesse Sara bent Mashour sont extrêmement rares. Elle n’a jamais été photographiée lors des voyages de son mari à l’étranger et il n’existe, à notre connaissance, que deux photos d’elle. Pourtant, Sara bent Mashour est l’épouse de Mohammed ben Salmane depuis quinze ans déjà. Cinq enfants sont nés de cette union: les princes Salmane et Mashour, les princesses Fahda et Nora et le petit dernier, le prince Abdelaziz, né en avril 2021.
Princesse Barbie
La princesse Sara est née à Riyad en 1987 et appartient à la prestigieuse dynastie des Al Saoud, la famille royale régnante d’Arabie saoudite. Sa lignée remonte au roi Abdulaziz, le fondateur de la nation. Durant son enfance, Sara bent Mashour était surnommée “Princesse Barbie” en raison de ses longs cheveux blonds et de son joli minois. Éduquée par une gouvernante anglaise, la jeune princesse a ensuite suivi des études à la prestigieuse université King Saud de Riyad. Si la princesse a vécu toute sa vie dans le luxe et l’opulence, sa situation actuelle est pour autant loin d’être enviable.
“Son sort est très triste. Elle passe toutes ses journées dans un palais luxueux et porte de la haute couture, mais parallèlement, elle vit dans la peur, et sa vie dépend de l’humeur de son mari. La richesse n’apporte pas toujours le bonheur. Personne ne sait ce qu’il adviendra de Sara”, écrivent les médias arabes à propos du sort réservé la princesse. “Elle se trouve dans une cage dorée. Comme beaucoup d’autres épouses de cheikhs arabes, qui ont tout, sauf la chose la plus importante: le droit à la liberté.”
Violence domestique
Selon Ali Abbas al-Ahmed, directeur de l’Institute for Gulf Affairs (une importante organisation de défense des droits de l’homme au Moyen-Orient basée à Washington), la princesse Sara a été victime de violences domestiques dès les premiers jours de son mariage. Selon l’organisation, la princesse Sara a été violemment prise pour cible à plusieurs reprises, avec des conséquences désastreuses. “Sara souffre physiquement à cause de son mari et s’est retrouvée plusieurs fois à l’hôpital”, a dénoncé l’institut dans un communiqué.
Cette information a été confirmée par Mark Young, un Britannique qui a travaillé pour la famille royale d’Arabie saoudite en tant qu’agent de sécurité pendant 15 ans. Selon lui, Sara a tenté de divorcer de MBS à plusieurs reprises, mais sa mère l’en a dissuadé à chaque fois. Mark Young décrit le prince saoudien comme un “homme agressif”. “Mohammed ben Salmane s’en prend parfois à sa femme et aux personnes qui travaillent avec lui”, affirme l'ancien agent de sécurité. Mark Young se souvient notamment d’un incident au cours duquel le prince héritier a donné un coup de poing en pleine figure à l’un de ses domestiques.
Torture et meurtre
L’Institute for Gulf Affairs dit avoir demandé à plusieurs reprises à l’ambassade saoudienne des explications sur les violences domestiques, sans succès. Le prince héritier ben Salmane - qui a trois autres épouses en plus de la princesse Sara - ne semble donc pas prêt à céder : selon les observateurs internationaux, le prince héritier dirige un régime particulièrement autoritaire. “Il n’y a pas d’institutions démocratiques en Arabie saoudite, et la répression est automatique”, avait déjà fait écho l’organisation. “Les défenseurs des droits de l’homme, les militants des droits des femmes, les journalistes et les dissidents sont systématiquement réprimés par la torture, l’emprisonnement et le meurtre. Le prince est un homme cruel et dangereux. Parfois, ce ne sont pas seulement ses employés qui souffrent de ses actions, mais aussi sa famille.”
L’épouse du prince héritier pourrait donc elle aussi en subir les conséquences. Les violences sont allées si loin que la princesse Sara a fait ses valises en 2012 et s’est réfugiée au Royaume-Uni avec ses enfants, où elle a demandé l’asile. “Ma réputation a été salie par une campagne de diffamation infondée et malveillante. Pendant des années, j’ai enduré tout cela en silence, en essayant de résoudre ma situation avec dignité, sans tapage ni publicité”, expliquait-elle à l’époque. “Mais mes démarches auprès des autorités du Royaume ont été entravées et rejetées, et l’ambassade saoudienne à Londres m’a tourné le dos. Tout ce que j’ai toujours cherché à obtenir, ce sont mes droits légitimes, afin que mes enfants et moi puissions vivre dignement et que je puisse reprendre mon travail pour le développement de mon pays”, assurait-elle.
Où est-elle aujourd’hui ?
C’était la toute première fois qu’un membre de la dynastie des Al Saoud s’exprimait sur la violence au sein de la famille royale. La princesse Sara avait promis de faire éclater la vérité et de dénoncer les méfaits commis au sein de sa propre famille.
La princesse Sara est finalement retournée en Arabie saoudite, forcée ou non. Depuis lors, elle est restée cachée du monde extérieur. Aujourd’hui, elle vit dans le palais Al Yamamah dans la capitale et elle aurait hérité d’une fortune de plus de 375 millions de sa défunte mère. Mais comme dit l’adage, l'argent ne fait pas forcément le bonheur.
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