Radioscopie des financements du Hamas (les officiels… et les autres)<!-- --> | Atlantico.fr
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Une foule brandissant le drapeau du Hamas.
Une foule brandissant le drapeau du Hamas.
©MAHMUD HAMS / AFP

Du Qatar à l’Iran

Le Hamas s'est une fois de plus attaqué à Israël, ce samedi 7 octobre 2023 et a même su contourner les défenses de l'Etat hébreu. Mais d'où tire-t-il de tels moyens ? Analyse.

Sur le financement :

 Le Hamas est financé par deux sources principales :

 Le financement extérieur : 

  • L’Iran, qui soutient à hauteur de 100 millions de dollars par an les groupes actifs : le jihad islamique palestinien et surtout le Hamas qui dirige depuis l’élection de 2006.

Les 6 milliards de dollars récemment débloqués par l’administration Biden, transférés à l’Iran dans le cadre d’un échange de prisonniers, facilitera ces financements. C’est en en quelque sorte un don indirect fait par les États Unis au Hamas. Nasser Kanani, porte-parole du MAF Iranien, avait d’ailleurs affirmé en septembre que l'Iran pourrait « utiliser pleinement ces fonds débloqués », pas seulement pour acheter « des médicaments et de la nourriture ».

 L’Iran apporte également une aide logistique et matériel précieuse, directement et indirectement, par le biais d’autres organisations rattachées à elle comme le Hezbollah : au-delà de l’aspect financier, ils apportent une aide militaire et organisationnelle. L’Iran fournit des armes et du renseignement afin de renforcer les capacités du Hamas à projeter des opérations.

  • La Turquie, qui affirme depuis longtemps soutenir le Hamas politiquement, fait parvenir des fonds à travers son agence de développement. La somme aujourd’hui est néanmoins difficilement quantifiable.
  • Le Qatar est la seule puissance étrangère à faire parvenir officiellement des fonds par des ONG qui alimentent le Hamas. Somme supérieure à un milliard de dollars depuis 2009.

 Le financement intérieur :

 Depuis 2018, l’exécutif égyptien a rouvert sa frontière nord avec Gaza et le Hamas taxe les importations et exportations des produits qui entrent et sortent du territoire. Cela représente environ 150 millions de dollars par an.

 Les associations islamiques en soutien à la cause palestinienne présentes en Cisjordanie font également parvenir des fonds perçus par l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza. Des dons du monde entier, de l’Union européenne, des États-Unis, ainsi que des dons privés venus des pays du Golf sont captés et finissent par être redistribués à des organisations terroristes comme le Hamas.

 Sur l’état de la menace :

Il est important de comprendre une chose concernant les événements qui se sont déroulés en Israël :

Le Hamas en tant que groupe a effectivement organisé ces opérations en collaboration d’un point de vue logistique, financier et matériel avec l’Iran, qui a fourni au minimum des armes et du renseignement. Mais une grande partie de la population gazaouie est complaisante y participe, et soutient l’action comme le montre les images que l’on a pu voir.

Parmi les gens qui traversent la frontière pour participer à ce massacre, une part non négligeable ne sont pas des soldats des brigades du Hamas mais simplement des Gazaouis ayant décidé de supporter l’offensive et de prendre les armes.

En Occident, certains pensent que la situation pourrait se résumer à une opposition entre deux Etats ou deux parties politiques mais Israël incarne en réalité l’avant-poste occidental face à une menace djihadiste ayant déjà infiltrés nos sols européens.

Ceux qui commettent ces actions violentes dans le sud d’Israël sont les mêmes que ceux qui commettent les attentats du 13 novembre en France. Ils se battent au son des mêmes chants, des mêmes symboles et sous la même bannière, celle du djihad. 

Lorsque l’on analyse cette séquence, il ne s’agit pas simplement d’une opposition régionale mais belle et bien d’une illustration paroxystique de l’affrontement entre la civilisation occidentale et arabo-musulmane qui a déjà commencé en Europe et qui est encore plus avancée en Israël, principalement pour des raisons géographiques.

En France, les nombreuses personnes qui soutiennent ces attentats ne sont pas des supporters du Hamas mais des personnes qui défendent l’offensive d’une autre civilisation : celle de la civilisation islamique.

Pour l'instant, le constat probable d'un désaccord des pays européens concernant l’attribution des centaines de millions d’euros d’aide à la Palestine illustrerait une nouvelle fois l’incapacité des États membres à parvenir à imposer une décision commune.

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