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Guerre Israël-Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 10 octobre

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Quatre jours après l'attaque menée par le Hamas en Israël, le bilan humain grimpe ce mardi à près de 1.000 Israéliens tués et 830 morts côté palestinien, en plus des 1.500 combattants du Hamas. Le ministère des Affaires étrangères annonce que huit Français sont morts.

À Gaza, des immeubles entiers réduits en ruines. À Gaza, des immeubles entiers réduits en ruines.
À Gaza, des immeubles entiers réduits en ruines. © Maxppp - MOHAMMED SABER

Les frappes israéliennes se multiplient sur la bande de Gaza, quatre jour après l'offensive massive déclenchée par le Hamas, qui a fait  plus de 3.000 morts de part et d'autre. En représailles, le mouvement islamiste palestinien menace d'exécuter des otages israéliens. Huit Français ont été tués dans l'attaque du Hamas et vingt sont portés disparus, selon un nouveau bilan du ministère des Affaires étrangères, "dont certains ont très probablement été enlevés".

L'essentiel

  • Huit Français sont morts et vingt sont portés disparu après l'attaque du Hamas, indique le Quai d'Orsay
  • Ce mardi, le bilan s'est alourdi à près de 3.000 morts de part et d'autre
  • La crainte de "crimes de guerres" de la part des deux parties est évoquée par l'ONU et des ONG
  • Le Hamas menace d'exécuter des otages israéliens en réactions aux frappes sur la bande de Gaza

L'armée israélienne a repris le contrôle de sa frontière avec Gaza

Israël a annoncé ce mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza. "Ce n'est que le début, nous allons vaincre (le Hamas) avec de la force, énormément de force", a promis le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Mardi matin, l'armée israélienne a annoncé avoir retrouvé "environ 1.500 corps" de combattants du Hamas en Israël, autour de la bande Gaza. Ce qui témoigne de l'ampleur de l'attaque sans précédent déclenchée samedi contre le sud d'Israël. Jusque-là, l'armée avait parlé d'un millier de combattants palestiniens infiltrés.

Israël, qui a annoncé l'évacuation des zones frontalières et multiplie les frappes sur la bande de Gaza, y a imposé un "siège total" et ordonné la "coupure immédiate" de l'approvisionnement en eau de l'enclave palestinienne, après la suspension des livraisons d'électricité et de nourriture. Les images de Gaza, très densément peuplée, montrent l'étendue des destructions, avec des immeubles entiers réduits à l'état de ruines.

Le bilan provisoire après l'attaque du Hamas et les représailles qui ont suivi sur la bande de Gaza.
Le bilan provisoire après l'attaque du Hamas et les représailles qui ont suivi sur la bande de Gaza. © Visactu - Visactu

Le bilan humain s'alourdit

Selon le dernier bilan rapporté par l'ambassade israélienne aux États-Unis, les attaques du Hamas ont fait près de 1.000 morts côté israélien, depuis samedi. Du côté de la bande de Gaza, au moins 830 Palestiniens ont été tués, sans compter les 1.500 combattants du Hamas.

Les combattants du Hamas ont tué plus de 100 personnes dans un seul village, le kibboutz de Beeri, situé à environ quatre kilomètres de la frontière de gaza, selon plusieurs ONG israéliennes. "Ils tiraient sur tout le monde", "ils ont assassiné de sang-froid des enfants, des bébés, des gens âgés, tout le monde", a témoigné Moti Bukjin, le porte-parole d'une ONG. Samedi à l'aube, après avoir franchi la barrière frontalière qu'Israël considérait imprenable, des centaines de combattants du Hamas s'étaient engouffrés dans des localités du sud du pays, allant de maison en maison, déclenchant des incendies et exécutant les civils ou les enlevant.

Huit Français tués, vingt portés disparus

Huit Français ont été tués dans l'attaque du Hamas contre Israël, selon le nouveau bilan publié ce mardi soir par le ministère des Affaires étrangères. "J'ai (...) la grande tristesse de devoir vous informer qu'à cette heure, nous déplorons le décès de huit compatriotes dans ces attaques terroristes et nous sommes sans nouvelles de 20 disparus" dont au moins un enfant de 12 ans, a indiqué la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, prévenant que ce bilan risquait de s'alourdir.

Parmi les Français tués figure Avidan T., 26 ans, un jeune Français originaire de Bordeaux et qui vivait en Israël, ont annoncé mardi le consistoire de Bordeaux et le député des Français de l'étranger Meyer Habib (droite), qui avait signalé lundi la disparition du jeune homme.

La ministre des Affaires étrangères a aussi annoncé "la mise en place d'un vol spécial par Air France ce jeudi" pour rapatrier des Français qui n'ont pas pu rentrer.

Le Hamas menace d'exécuter des otages israéliens

Alors que les frappes se sont multipliées sur la bande de Gaza, le Hamas menace d'exécuter des otages israéliens. "Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l'exécution d'un des otages civils (...) L'ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu'ils comprennent", a mis en garde le mouvement islamiste palestinien.

Près de 150 personnes ont été enlevées par le Hamas, selon le gouvernement israélien, dont des enfants, des femmes, des personnes âgées ainsi que des jeunes capturés pendant un festival de musique. Le ministère des Affaires étrangères indique que la présence de Français parmi ces otages est "très probable".

"Le chantage insupportable revendiqué par le Hamas après ses actes terroristes est odieux et inacceptable", a déclaré Emmanuel Macron ce mardi depuis Hambourg, en Allemagne, à l'occasion d'un conseil des ministres franco-allemand avec le chancelier Scholz. Emmanuel Macron estime par ailleurs qu'il est "vraisemblable" que des "aides" ont été apportées au Hamas pour mener son attaque.

Des "crimes de guerres commis par toutes les parties"

La Commission d'enquête permanente de l'ONU sur les violations des droits de l'homme dans les territoires palestiniens et Israël a indiqué "recueillir et conserver des preuves de crimes de guerre commis par toutes les parties" depuis samedi dernier. "Prendre des civils en otage et utiliser des civils comme boucliers humains sont des crimes de guerre", relève l'instance.

Depuis lundi, Israël impose un "siège total" à la bande de Gaza, contrôlée depuis 2007 par le Hamas. Mais ce siège total est "interdit" par le droit international humanitaire, a rappelé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme ce mardi. L'ONU rappelle que "toute restriction à la circulation des personnes et des biens visant à mettre en œuvre un siège doit être justifiée par des nécessités militaires, sinon elle peut constituer une punition collective".

"Situation catastrophique" dans les hôpitaux de Gaza

Dans la bande de Gaza, bombardée par Israël, l'hôpital al-Chifa croule sous les blessés. Des familles entières arrivent les unes après les autres et le personnel est débordé : "La situation est catastrophique", alertent les autorités locales. Abdelrahman al-Douss, âgé d'un an et demi et blessé dans un raid aérien israélien qui a tué son frère de quatre ans et demi et 16 autres personnes, "a besoin d'une intervention chirurgicale urgente pour sa blessure à la tête", explique son médecin. Problème : "Il doit attendre qu'une salle d'opération soit disponible". Dans cet hôpital, "un grand nombre" de personnes attendent leur tour dans la salle des urgences. Mais "certains perdent la vie bien avant" d'être pris en charge, regrette un médecin qui se présente comme Abdallah.

"La capacité limitée (de l'hôpital) aggrave le nombre de victimes", ajoute le médecin urgentiste Mohammad Ghoneim, se lamentant du manque de fournitures médicales qui s'ajoute à des pénuries d'électricité, d'eau et d'oxygène. Le ministère de la Santé dans la bande de Gaza a averti que le manque de fournitures médicales et de médicaments conduirait à une "situation catastrophique" dans l'enclave palestinienne qui compte 2,3 millions d'habitants.

Salameh Maarouf, le directeur du bureau des médias du gouvernement accuse "l'occupation (Israël) de créer délibérément une situation humanitaire misérable par des restrictions ou des agressions".

L'UE opposée au blocus de Gaza

L'Union européenne s'est dite opposée au blocus de Gaza, et soutient majoritairement la poursuite de l'aide à l'autorité palestinienne, a affirmé mardi Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE. Intervenant devant la presse à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, M. Borrell a indiqué que le respect du droit international signifiait un "non au blocus de l'eau, de la nourriture ou de l'électricité". Les Européens sont également à "une écrasante majorité" opposés à la suspension de leur aide en faveur de l'Autorité palestinienne, a-t-il ajouté.

Le Danemark et la Suède ont annoncé de leur côté suspendre leur aide au développement aux Palestiniens, mais maintenir l'aide humanitaire. Au Danemark, le gouvernement a lancé une étude pour "s'assurer que les fonds danois ne sont pas utilisés à mauvais escient, notamment pour soutenir indirectement des organisations terroristes qui s'en prennent à Israël".

"Nous ne tolèrerons aucun acte, aucun propos antisémite en France"

L'Assemblée nationale a observé, ce mardi, une minute de silence en mémoire des victimes des attaques du Hamas. "Rien n'excuse le terrorisme et la barbarie", a assuré la Première ministre Elisabeth Borne dans l'hémicycle.

"Nous ne tolèrerons aucun acte, aucun propos antisémite en France", a ensuite déclaré la Première ministre devant l'Assemblée nationale. Elle a promis "la plus grande fermeté à tous ceux qui voudraient utiliser ce conflit comme prétexte à l'antisémitisme".

"Une cinquantaine de faits antisémites" ont eu lieu en France depuis samedi, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Il a demandé aux préfets de renforcer la sécurisation des lieux communautaires israélites.

Le NPA visé par une enquête pour apologie du terrorisme

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) est visé par une enquête pour apologie du terrorisme après son communiqué de réaction à l'attaque du Hamas contre Israël, a annoncé ce mardi soir le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dans l'émission "Quotidien" sur TMC.

Le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris a saisi la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne pour un communiqué diffusé samedi, dans lequel le NPA avait affirmé "son soutien aux Palestinien/nes et aux moyens de lutte qu'ils et elles ont choisi pour résister". "Intifada !", avait conclu le parti d'extrême gauche.

À gauche également, la Nupes se déchire. La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon sont également très critiqués, même à gauche, pour leur position jugée trop ambiguë sur le conflit, et trop clémente vis-à-vis du Hamas. À l'inverse des autres partis de gauche, LFI ne qualifie pas le Hamas d'organisation "terroriste", mais de "branche armée aujourd'hui responsable de crimes de guerre", comme l'a réaffirmé Mathilde Panot, la cheffe des députés LFI, ce mardi. Les autres partis de gauche condamnent cette position. Les députés PS ont indiqué suspendre leur participation à la préparation d'un contre-budget de l'alliance de gauche.

"Pour l'instant, on n'a pas envie de travailler" avec LFI, a expliqué une source socialiste à l'AFP. À l'Assemblée, les élus LR et une partie de ceux de la majorité présidentielle ont quitté l'hémicycle de l'Assemblée lors d'une prise de parole de Mathilde Panot.

Israël et les territoires palestiniens.
Israël et les territoires palestiniens. © Visactu - Visactu

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