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Guerre Israël-Hamas : si l’aide n’entre pas à Gaza, les médecins n’auront plus qu’à « préparer les certificats de décès »

Selon l’OMS, les habitants de Gaza courent à une « vraie catastrophe ». L’aide humanitaire est bloquée en Egypte et son acheminement est suspendu aux négociations qui s’annoncent compliquées étant donné les préparatifs de l’armée israélienne avant une offensive terrestre.
Par Ugo Santkin (avec AFP)
Temps de lecture: 1 min

Si l’aide n’entre pas, les médecins n’auront plus qu’à « préparer les certificats de décès », a affirmé ce lundi le patron régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Ahmed Al-Mandhari à l’AFP. Sur ordre d’Israël, la bande de Gaza est devenue « un siège complet » en réponse à l’attaque lancée le 7 octobre par le Hamas palestinien, au pouvoir à Gaza, sur le sol israélien, qui a fait plus de 1.400 morts.

Après dix jours des bombardements de représailles israéliens incessants, le territoire palestinien de 360 km² et ses 2,4 millions d’habitants (dont au moins 126 Belges et ayants droit), pour moitié des enfants, courent à une « vraie catastrophe », affirme le directeur de l’OMS pour la Méditerranée orientale basé au Caire. Selon les autorités locales, la guerre a déjà fait 2.750 morts et près de 10.000 blessés côté gazaoui.

Il n’y a pas d’eau propre, dans les rues et dans les hôpitaux, « les services en fonctionnement sont totalement saturés : les soins intensifs, les salles d’opération, les services d’urgence et autres », détaille Ahmed Al-Mandhari. Selon son organisation, 111 infrastructures médicales et 60 ambulances ont été visées par des frappes. Par ailleurs, douze soignants ont été tués. Tout le monde est débordé, explique-t-il. « Il y a 22 hôpitaux qui traitent plus de 2.000 patients dans le nord de la bande de Gaza (…) Les médecins doivent maintenant prioriser les patients qui arrivent. Ils n’ont pas d’autre choix, il y a trop de monde, donc certains sont laissés à une mort lente », ajoute-t-il.

Pour les sauver, il faut que l’aide humanitaire entre dans la bande de Gaza – où près d’un million d’habitants se sont désormais déplacés du nord vers le sud –, plaident l’ONU, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge. Des avions et des camions sont pourtant bien partis de plusieurs pays, mais tous convergent vers Al-Arich, dans le désert du nord-est égyptien qui borde la bande de Gaza et Israël, sans s’approcher plus jusqu’ici du microterritoire palestinien. Israël a un droit de regard sur tous les biens qui entrent dans Gaza.

Des centaines de Gazaouis massés à la frontière

De l’autre côté de la frontière, des centaines de Palestiniens sont massés dans le sud de la bande de la Gaza dans l’espoir d’une ouverture du point de passage de Rafah qui leur permettrait de fuir la guerre.

Lundi matin, les belligérants ont nié des informations qui faisaient état d’un cessez-le-feu et d’une ouverture de ce seul point de passage qui ne soit pas contrôlé par Israël et qui sépare Gaza de l’Egypte. En soirée, une nouvelle frappe a touché le secteur de Rafah. Trois autres avaient déjà touché cette zone. Malgré la situation, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays doit accueillir samedi un sommet sur la question palestinienne, a affirmé que les habitants de Gaza devraient « rester sur leur terre ».

À lire aussi Guerre Israël-Hamas : « A Gaza, on ne dort pas », témoigne un habitant

Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d’urgence à l’ONU, a annoncé qu’il se rendrait ce mardi au Proche-Orient pour « aider aux négociations » sur l’acheminement de l’aide à Gaza. Celles-ci s’annoncent d’autant plus compliquées que l’armée israélienne continue ses préparatifs avant une offensive terrestre contre Gaza.

« Nous sommes au début d’opérations militaires d’ampleur dans la ville de Gaza », située dans le nord du territoire, a déclaré lundi un porte-parole de l’armée, Jonathan Conricus. Une telle offensive inquiète la communauté internationale qui redoute un embrasement de la région.

 

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7 Commentaires

  • Posté par Weissenberg André, jeudi 19 octobre 2023, 9:29

    Selon la RTBF, Xi Jinping demanderait à l'Égypte "d'apporter plus de stabilité au Moyen-Orient". Petite idée: Xi Jinping et la RPC ambitionnent de jouer un rôle plus important dans la gestion de l'ordre international, en compétition avec les USA. Ils sont en quête de reconnaissance internationale. Et la Chine dispose de quelques "villes-fantômes", complètement construites et équipées mais vides d'occupants. Telle Ordos, capacité 1,5 millions d'habitants mais occupée par seulement 60.000 personnes. Alors, pourquoi ne pas créer lâ-bas, avec une ou plusieurs villes-fantômes, un genre de 'bantoustan" palestinien? Le déplacement et l'installation des Palestiniens là-bas serait financé par les émirats pétroliers arabes et par l'Arabie saoudite, qui supportent tous financièrement la "cause palestinienne". Et, si d'aventure, les Palestiniens devaient chercher, là-bas aussi à "foutre le bordel", les Chinois leur feraient rapidement comprendre quelle chance ils avaient, lorsque leur voisin était Israël ...

  • Posté par Patric Stun, mercredi 18 octobre 2023, 18:38

    Quand on n’est pas en pas en paix avec ses voisins, on finira toujours par déménager un jour. Israël peut continuer à bombarder mais la prochaine attaque du Hamas sera encore plus meurtrière et le cycle continuera.

  • Posté par dekoker philippe, mardi 17 octobre 2023, 11:42

    Débat impossible, les deux pays sont fautifs... Les palestiniens avec une attaque sauvage contre des civiles, des femmes des enfants..Et ISrael qui occupe depuis l'après guerre une pays qui n'est pas le sien en opprimant de plus en plus des gens qui au départ, ne leur avait rien fait.. Le premier agit sans nuances et le second ne doit pas trop s'étonner de ce qui lui arrive

  • Posté par Maesen Jean-Luc, mardi 17 octobre 2023, 12:34

    Une vision pour le moins réductrice (et partisane ?) des choses ... et surtout de l'histoire récente. A la création de l'état d'Israël en 1948, ce sont les dirigeants et les états arabes voisins qui n'ont pas accepté cette création, et on fermement "conseillé" aux arabes de Palestine de quitter provisoirement les lieux pour leur permettre de "régler militairement" le problème ; mais la guerre d'indépendance (1949) qui a suivi ne s'est pas terminée comme ils l'avaient souhaité et prévu. Ensuite, à chacune des "occasions" suivantes de (tenter de) détruire l'état d'Israël (1956 - crise du canal de Suez , 1967 - guerre des Six jours, 1973 - Guerre du Kippour), la situation a évolué en défaveur des pays arabes concernés (Egypte, Syrie, Jordanie, principalement). Alors les gens qui "au départ n'avaient rien fait" ...

  • Posté par HERMAN Romuald, lundi 16 octobre 2023, 23:27

    Et ?... Il faut les plaindre ? Qui a attaqué il y a 10 jours ?

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