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Mis en examen, l’auteur de l’attentat d’Arras était mû par une « haine de la France », de la démocratie et de l’école : « Vous m’avez poussé vers l’enfer »

Quatre jours après l’assassinat du professeur de lettres Dominique Bernard, Mohammed Mogouchkov a été mis en examen mardi, notamment pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

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Publié le 17 octobre 2023 à 16h54, modifié le 18 octobre 2023 à 07h01

Temps de Lecture 4 min.

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Avant l’hommage rendu au professeur Dominique Bernard, au lycée Gambetta-Carnot d’Arras (Pas-de-Calais), le 16 octobre 2023.

Quatre jours après l’assassinat d’un professeur du lycée Gambetta-Carnot d’Arras, vendredi 13 octobre, l’enquête a livré ses premiers éclaircissements sur le déroulé de l’attentat, les motivations de son auteur et les aides dont il a pu bénéficier. Selon une source judiciaire, l’auteur présumé de l’attaque, Mohammed Mogouchkov, un ancien élève de l’établissement âgé de 20 ans, a été mis en examen, mardi 17 octobre, pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Deux autres personnes de son entourage ont été mises en examen. Il s’agit d’un de ses frères, âgé de 16 ans, pour « complicité d’assassinat et de tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». Il est soupçonné d’avoir « apporté un certain soutien dans son projet mortifère » et de lui avoir « délivré des consignes sur le maniement des couteaux », a précisé lors d’un point presse le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard. Un jeune cousin de la fratrie, âgé de 15 ans, « informé du projet » d’attentat et qui n’aurait « rien fait pour l’empêcher », a quant à lui été mis en examen pour « abstention volontaire d’empêcher la commission d’un crime ou un délit ».

Dix des treize gardes à vue ont été levées, « en l’absence d’éléments » permettant de démontrer que les personnes concernées aient pu avoir un rôle précis dans l’attentat. Parmi elles figuraient deux détenus : le frère aîné de l’assaillant, Movsar, condamné pour des faits de terrorisme, et un ancien codétenu de ce dernier, lui aussi condamné pour terrorisme, avec lequel le tueur entretenait une correspondance. C’est cette correspondance qui avait conduit la direction générale de la sécurité intérieure à surveiller d’un peu plus près Mohammed Mogouchkov, en juillet. Mais les enquêteurs n’ont pas trouvé trace, à ce stade, d’éléments démontrant que ces deux détenus aient pu l’inciter à passer à l’acte.

« J’étais dans vos écoles des années »

Si l’enquête se resserre pour l’heure sur le cercle familial restreint de l’assaillant, on en sait déjà un peu plus sur ses motivations et son logiciel idéologique. Quelques minutes avant de s’introduire dans le lycée, Mohammed Mogouchkov a en effet tourné une vidéo de trente secondes devant un monument aux morts d’Arras, dans laquelle il s’attaquait de manière répétée aux « valeurs des Français », selon ses mots.

Dans son téléphone, les enquêteurs ont aussi retrouvé une longue allégeance audio à l’organisation Etat islamique (EI), qui témoigne de la même obsession. Il y développe sa « haine de la France, des Français, de la démocratie et de l’enseignement qu’il a reçu en France », a résumé le magistrat. Selon les informations du Monde, il s’exclame dans cet audio : « Oh Français, peuple de lâcheté et de mécréants. J’étais dans vos écoles des années et des années, j’ai vécu des années et des années parmi vous, gratuitement. (…) Vous m’avez appris ce qu’est la démocratie et les droits de l’homme, et vous m’avez poussé vers l’enfer. »

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