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Iran

Iran: l'avocat de Mahsa Amini condamné à un an de prison pour "propagande"

L'avocat iranien Saleh Nikbakht, en 2004 à Téhéran.

L'avocat iranien Saleh Nikbakht, en 2004 à Téhéran. - BEHROUZ MEHRI / AFP

L'avocat de la jeune Mahsa Amini, dont la mort a provoqué un vaste mouvement de contestation l'an dernier en Iran, a été condamné à de la prison pour "propagande".

La justice iranienne a condamné l'avocat de Mahsa Amini, la jeune femme dont le décès avait déclenché un vaste mouvement de contestation en 2022, à un an de prison pour "propagande" contre l'État.

"Mon client Saleh Nikbakht a été malheureusement condamné à la peine maximale, soit un an de prison, pour activité de propagande contre le système", a indiqué ce mardi son avocat, Me Ali Rezaï, cité par le quotidien Ham Mihan.

Me Nikbakht était notamment l'avocat des parents de Mahsa Amini, Kurde iranienne décédée le 16 septembre 2022 à l'âge de 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.

Entretiens avec des médias étrangers

Fin août, Me Rezaï avait annoncé l'ouverture à Téhéran du procès de son client "pour s'être entretenu avec des médias étrangers et locaux sur l'affaire Mahsa Amini".

Me Nikbakht avait indiqué fin septembre 2022 que la famille Amini avait porté plainte contre les policiers ayant arrêté la jeune fille.

Originaire de la province du Kurdistan (ouest), l'avocat a représenté au cours de sa longue carrière de nombreuses personnalités iraniennes, comme le cinéaste Jafar Panahi, libéré sous caution en février après sept mois de prison.

"Il est surprenant d'imposer la peine maximale à Me Nikbakht, qui est âgé de 73 ans", a regretté mardi sa défense, en disant espérer que le verdict soit "annulé au cours des prochaines étapes" judiciaires.

Des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, avaient été tuées au cours des manifestations de la fin 2022. Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des "émeutes" fomentées par les pays occidentaux.

F.B. avec AFP