Otages du Hamas: «Elle sait que nous ferons tout pour la ramener à la maison»

Avec nos envoyés spéciaux à Tel-Aviv, Guilhem Delteil et Nicolas Benita

Le 7 octobre, jour de l'offensive du Hamas, Mia Shem avait eu le temps d’envoyer par texto un appel à l’aide dans lequel elle disait être visée par des tirs des commandos islamistes. C’était le dernier signe de vie de la jeune femme. Depuis, Keren Sherf Shem, sa mère, ne savait pas si elle était en vie ou décédée. « Chaque fois que j’allumais la télévision, je voyais les chiffres de personnes tuées, capturées et manquantes. C’était dur de rester forte », explique-t-elle.

Voir la vidéo de sa fille lundi a déclenché chez elle des sentiments très contradictoires : « J’ai commencé à crier, je suis tombée par terre et j’ai hurlé. J’ai vu mon bébé. Et on a commencé à chanter, à pleurer de joie, ''Elle est en vie !''. Nous étions tellement heureux. Mais après, j’ai commencé à avoir peur à nouveau. C’est les montagnes russes, et ça l’est toujours. »

« Elle sait que nous ferons tout pour la ramener à la maison »

Mia Shem a été blessée dans l’assaut du Hamas. Dans la vidéo de lundi, elle apparaît sur un lit où elle reçoit des soins. Mais il lui en faudrait plus, juge sa mère. Malgré la difficulté de l’épreuve qu’elle traverse, Keren Sherf Shem est confiante que sa fille tiendra le coup : « Ma fille est une guerrière, elle est très forte, vraiment. C’est pour ça que j’ai toujours su qu’elle allait bien. Parce que je savais qu’elle n’abandonnerait pas. Même en étant blessée, je le savais. Et je sais qu’elle sait que nous ferons tout pour la ramener à la maison. »

Keren Sherf Shem salue les efforts de la France, mais en appelle à tous les pays : « D’abord, je veux dire que la France a fait beaucoup pou la démocratie et les droits de l’homme. Et je sais qu’ils vont continuer. Nous parlons de terreur, nous parlons de droits de l’homme. Et je souhaite que tous les dirigeants se rassemblent. » En tenant fermement entre ses mains une photo de sa fille, cette maman lui promet : le jour viendra « où je pourrai te serrer tellement fort dans mes bras que tu ne pourras plus respirer ».

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Les pourparlers « avancent » pour la libération des otages

Daniel Shek, ancien ambassadeur et membre du forum des familles d’otages et de disparus, appelle à la libération de tous les otages détenus dans la bande de Gaza, indifféremment de leur nationalité : « En ce qui nous concerne, ici dans cette opération, il n'y a aucune distinction, ni d'âge, ni de genre, ni nationalité, ni rien. L'exigence est très simple : relâchez tous les otages, toutes nationalités confondues et de manière inconditionnelle. »

Si des tractations sont en cours au niveau international, les autorités israéliennes n’ont pour l’instant pas communiqué sur leur avancée.

Le président français, Emmanuel Macron, a lui assuré depuis Tirana, en Albanie où il est en déplacement, que des « discussions intenses » sont en cours pour la libération des otages détenus par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza. Ces discussions « avancent, nous sommes heure par heure au suivi », a-t-il précisé.

La branche armée du Hamas assure de son côté que les otages étrangers et binationaux seront libérés lorsque « les conditions le permettront ».

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