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Les soldats israéliens verront bientôt Gaza "de l'intérieur", dit le ministre de la Défense

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Photo du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
Photo du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. /Photo prise le 28 septembre 2023 à Berlin, Allemagne/REUTERS/Fabrizio Bensch
FABRIZIO BENSCH

par Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell

GAZA/JERUSALEM (Reuters) - Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré jeudi aux soldats rassemblés à la frontière de la bande de Gaza qu'ils verraient bientôt l'enclave palestinienne "de l'intérieur", laissant entendre qu'une offensive terrestre visant à anéantir le Hamas pourrait être imminente.

En attendant cette éventuelle incursion, l'armée israélienne a poursuivi son intense campagne de bombardements aériens sur la bande de Gaza, déclenchée après l'assaut du Hamas le 7 octobre contre de nombreuses localités et kibboutz du sud d'Israël, qui a fait plus de 1.400 morts, soit l'attaque la plus meurtrière jamais subie par Israël en 75 ans d'existence.

Une intense activité diplomatique se déploie parallèlement pour tenter au moins de faire parvenir une aide humanitaire aux 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza, soumis à un blocus complet d'Israël et à des frappes aériennes qui ont fait plus de 3.500 morts et plus d'un million de sans-abri.

Les premiers camions chargés d'aide, qui patientent en Egypte, ne devraient pas entrer dans la bande de Gaza avant vendredi en raison des dégâts provoqués par le conflit.

Après le président américain Joe Biden mercredi, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, s'est pour sa part rendu en Israël pour témoigner du soutien occidental à la riposte de l'Etat hébreu.

Israël ne devrait pas lancer d'incursion terrestre dans la bande de Gaza alors qu'un dirigeant étranger se trouve sur son sol.

"Vous voyez pour le moment Gaza de loin, vous la verrez bientôt de l'intérieur. L'ordre va venir", a dit Yoav Gallant aux soldats israéliens, ajoutant que la bataille serait longue et difficile.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a peu après diffusé une vidéo sur laquelle il apparaît aux côtés de soldats près de la frontière avec Gaza, en leur promettant la victoire.

Arrivé à Tel Aviv quelques heures après le départ de Joe Biden, Rishi Sunak s'est adressé aux Israéliens : "Par-dessus tout, je suis ici pour exprimer ma solidarité à l'égard du peuple israélien. Vous avez subi un acte inqualifiable, horrible, de terrorisme, et je veux que vous sachiez que le Royaume-Uni et moi-même, nous sommes avec vous."

ÉCHANGES DE TIRS ENTRE ISRAËL ET HEZBOLLAH

Joe Biden est reparti mercredi soir aux Etats-Unis après une visite de huit heures au cours de laquelle il a réaffirmé le soutien indéfectible des Etats-Unis à Israël et n'a obtenu qu'un succès limité en matière de distribution d'aide humanitaire à Gaza.

Le président américain a dit avoir arraché un accord permettant l'entrée au cours des prochains jours de 20 camions dans l'enclave palestinienne, via l'Egypte, ce qui ne représente qu'une petite part de la centaine de camions par jour jugée nécessaire par Martin Griffiths, secrétaire général adjoint de l'Onu aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence.

Deux sources au sein des services de sécurité égyptiens ont déclaré que des équipements avaient été acheminés jeudi du côté gazaoui du point de passage de Rafah afin de réparer les routes dans l'enclave palestinienne.

Israël a déclaré qu'il n'autoriserait que l'acheminement d'une aide limitée à Gaza et à condition qu'elle ne profite aucunement au Hamas, qui contrôle le territoire. Il a en outre répété qu'il n'ouvrirait ses propres barrages que lorsque les plus de 200 otages enlevés par le mouvement islamiste en territoire israélien lors de son assaut du 7 octobre seraient libérés.

La seconde partie du déplacement de Joe Biden, un sommet avec les dirigeants de Jordanie, d'Egypte et de l'Autorité palestinienne, a été annulée en raison de la colère provoquée dans le monde arabe par le bombardement mardi d'un hôpital à Gaza.

Le Hamas a attribué ce bombardement à Israël, qui l'a au contraire imputé à un tir de roquette raté d'activistes palestiniens, une version soutenue par Joe Biden.

Cette colère dans de nombreux pays arabes et la perspective d'une offensive terrestre israélienne à Gaza, où les scènes de désolation sont déjà quotidiennes, fait craindre une extension du conflit à l'ensemble de la région.

En Cisjordanie occupée, huit Palestiniens ont été tués lors d'affrontements avec les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Nour Chams à Toulkarem, a dit le Croissant-Rouge palestinien.

Le Hezbollah libanais, soutenu comme le Hamas par l'Iran, a pour sa part déclaré avoir tiré jeudi des roquettes contre une position israélienne dans le village de Manara. Israël a riposté par un barrage de tirs d'artillerie.

La situation à la frontière israélo-libanaise, dans le nord de l'Etat hébreu, n'a plus été aussi tendue depuis le conflit entre Israël et le Hezbollah à l'été 2006.

(Reportage Nidal al-Mughrabi à Gaza, Steve Holland à bord d'Air Force One, avec la contribution des bureaux de Washington et Jérusalem; rédigé par Jean Terzian et Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer)

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