Humza Yousaf, le premier ministre écossais, a été le premier dirigeant occidental à appeler à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et à l’établissement de couloirs humanitaires pour Gaza. Dès le 10 octobre, trois jours après le massacre commis par l’organisation terroriste dans le sud d’Israël, il demandait au gouvernement britannique de relayer son message. « Je comprends parfaitement le droit d’Israël à protéger ses citoyens de la terreur mais une punition collective de 2,2 millions de personnes dont la grande majorité n’a rien à voir avec le Hamas n’est tout simplement pas justifiée », expliquait-il sur la chaîne écossaise STV. Ces derniers jours, il a aussi réclamé que le Royaume-Uni accueille des réfugiés palestiniens et proposé que l’Ecosse soit la première à se porter volontaire.
Il exprimait ainsi la ligne du Parti national écossais (SNP), son parti, favorable à l’indépendance de l’Ecosse et aux mouvements d’autodétermination. Mais, pour ce dirigeant de 38 ans d’origine pakistanaise et de foi musulmane, le drame familial rejoint la géopolitique et le rend encore plus sensible à celui qui se joue au Proche-Orient. Sa femme, Nadia El-Nakla, conseillère municipale SNP à Dundee (nord-est de l’Ecosse), est d’origine palestinienne et ses parents, Maged et Elizabeth El-Nakla, tout comme son frère et sa famille étendue, sont coincés dans la bande de Gaza dans des conditions terribles.
Ces derniers jours, M. Yousaf n’a pas hésité à relayer leur calvaire tout en continuant à affûter sa stratégie pour l’indépendance de l’Ecosse, à annoncer des gels d’impôt ou à féliciter l’équipe de football écossaise pour sa qualification à l’Euro 2024. Le 13 octobre, il diffuse une vidéo de sa belle-mère, infirmière à la retraite, qui, la voix brisée, fait ses adieux à sa famille : « Ce sera ma dernière vidéo. Nous sommes allés vers le sud [de la bande de Gaza, comme demandé par Israël]. Mais ces gens qui n’ont plus d’eau et de nourriture, tous ceux à l’hôpital qui ne peuvent être évacués : où est l’humanité ? »
Ligne de crête
Deux jours plus tard, il retweete le discours de sa femme au congrès annuel du SNP à Aberdeen. « Laissez vivre les enfants de Gaza. Laissez vivre ma nièce Leila, mes neveux Majid et Amjad et le petit dernier, Amir, 8 semaines seulement », implore Nadia El-Nakla. Jeudi 19 octobre, entre deux mises en garde contre l’arrivée de la tempête Babet sur l’est du pays, il expliquait encore sur le réseau X (ex-Twitter) que son beau-frère, « médecin à Gaza, en est à son septième jour consécutif passé à l’hôpital. Les personnels de santé sont des héros ».
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