L’hebdomadaire allemand Die Zeit fait la part belle aux infographies. Celle-ci, parue dans son édition datée du 27 juillet, a vocation à présenter l’anatomie du clitoris mais aussi son “histoire”. Décrit avec précision il y a plus de trois siècles, cet organe féminin – moins basique que certains l’imaginent – a peu à peu été éliminé des ouvrages d’anatomie au point d’en être totalement exclu. Il a fallu attendre les années 1990 pour qu’il fasse sa réapparition, 2016 pour qu’en France un modèle 3D soit disponible, et la rentrée scolaire 2019 pour que cinq manuels scolaires de classe de seconde le représentent enfin correctement et dans son anatomie complète.

Plus tôt cette année-là, la question de la nécessité de “l’enseignement du clitoris” à l’école s’était invitée au Sénat. À l’époque, un seul manuel scolaire de sciences de la vie et de la terre (SVT) sur huit décrivait correctement le clitoris, les sept autres éditeurs ayant conservé des dessins erronés.

Au-delà de l’anatomie, la “fonction” du clitoris est encore sujette à débat. Certains estiment que cet organe est uniquement consacré au plaisir, tandis que d’autres assurent qu’il a un rôle à jouer dans la reproduction dans la mesure où sa stimulation entraînerait l’amélioration du flux sanguin vaginal, l’augmentation de la lubrification, de l’oxygène et de la température, modifierait la position du col de l’utérus et préparerait ainsi l’appareil reproducteur féminin à recevoir les spermatozoïdes en vue d’une éventuelle fécondation d’ovocyte.

Sur la base de ces considérations, une étude parue en 2019 dans Clinical Anatomy concluait, par exemple : “Le clitoris a donc des fonctions à la fois procréatives (reproduction) et récréatives (plaisir) d’égales importances.” Mais cette hypothèse régulièrement remise sur le devant de la scène, au point d’être parfois qualifiée de “zombie” (qui refuse de mourir), est loin de faire consensus.