Brésil : ces images satellites révèlent la sécheresse du Rio Negro

Publicité

Brésil : ces images satellites révèlent la sécheresse du Rio Negro

Par
La sécheresse du rio Negro près de Manaus, le 17 octobre 2023, avec cette image captée par la Nasa.
La sécheresse du rio Negro près de Manaus, le 17 octobre 2023, avec cette image captée par la Nasa.
- NASA Earth

Jamais le niveau d'eau du Rio Negro n'a été aussi bas au Brésil. Selon le port de Manaus, au nord-ouest du pays, le niveau enregistré était de 12,89 mètres le 23 octobre, contre 17,60 mètres il y a un an. Cette sécheresse s'observe depuis le ciel.

La situation est plus que critique. Le fleuve Amazone est au niveau le plus bas depuis plus d’un siècle en raison de la sécheresse. L’un de ses principaux affluents, le Rio Negro enregistre également des records. C’est pourtant l’un des plus importants fleuves du monde en termes de débit.

Une baisse à un rythme "alarmant"

La situation ne fait qu’empirer. Selon le dernier relevé du port de Manaus, la ville la plus peuplée de la région, où le fleuve Amazone rencontre le Rio Negro, le niveau d’eau enregistré était de 12,89 mètres le 23 octobre, contre 13,59 mètres le 16 octobre. Il était de 17,60 mètres il y a un an,  selon les données visibles le site internet du port. C’est du jamais vu depuis le début des relevés il y a 101 ans, en 1902. Conséquence : la pêche s’est arrêtée, les bateaux sont bloqués et les villages reculés ne peuvent plus être livrés en nourriture. Comme le rapporte Le Monde, 95 % du transport de personnes et de marchandises se fait par voie fluviale en Amazonie.

Publicité
A gauche, le rio Negro le 8 octobre 2023, à droite le 13 septembre 2023.
A gauche, le rio Negro le 8 octobre 2023, à droite le 13 septembre 2023.
- planetlabs

Cette sécheresse affecte près de 500.000 habitants. "Selon les spécialistes, la saison des pluies ne commencera qu'en novembre cette année dans la région", a alerté Wilson Lima, le gouverneur de l'Amazonas, "et elle permettra difficilement aux fleuves de retrouver leur niveau normal."

On peut constater la sécheresse entre l'image prise en septembre 2022 et celle prise en octobre 2023 :

Le météorologue Jeff Barardelli a posté début octobre une photo très relayée sur les réseaux sociaux. Elle montre les conséquences de la sécheresse d’un bras du Rio Negro, l’Agarapé Tumbira.

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Lié au réchauffement de l'Atlantique et au phénomène El Niño

Dans un reportage publié le 17 octobre, le New York Times raconte que "les puits et les ruisseaux se sont asséchés, laissant les communautés sans eau potable", en Amazonie. "L'eau s'est transformée en boue ici", témoigne un habitant d’un village indigène. "Sans alternative, certains habitants boivent, cuisinent et se baignent avec de l’eau contaminée", écrit le quotidien américain.

Selon les scientifiques, plusieurs facteurs accroissent cette sécheresse. Elle est d’abord causée par  le phénomène météorologique El Niño, qui réduit la formation des nuages et donc les précipitations. À cela s’ajoute le réchauffement de l’Atlantique nord, directement lié au réchauffement climatique.

Image aérienne de la communauté de Sao Sebastiao, près du rio Negro. Le ruisseau est désormais asséché.
Image aérienne de la communauté de Sao Sebastiao, près du rio Negro. Le ruisseau est désormais asséché.
© AFP - Gustavo Basso
L'impact de la sécheresse près de la ville d'Iranduba, où le le niveau de l'eau a fortement diminué.
L'impact de la sécheresse près de la ville d'Iranduba, où le le niveau de l'eau a fortement diminué.
© AFP - Suamy Beydoun

Preuve de cette année exceptionnelle,  la sécheresse a révélé d'anciennes gravures dans les rivières, dont la plupart représentent des visages humains. Elles pourraient dater de plus de 2.000 ans. Les gravures avaient déjà été observées lors d’un précédent épisode de sécheresse en 2010.

pixel