Dans les Ehpad, seuls 25 % des résidents finissent leur assiette

Dans les Ehpad de France, les repas ont globalement mauvaise presse. Ce jeudi, grâce à une enquête menée par 60 Millions de consommateurs, les a priori se confirment. Le média, qui s'attache à défendre les intérêts du consommateur, s'est intéressé à la qualité des repas dans les maisons de retraite en interrogeant 225 résidents, sous différents aspects. Si les Ehpad ne disposent que très rarement de leur propre diététicien, les repas sont malgré tout considérés comme « assez équilibrés », selon les personnes ayant participé à l'enquête. Certains considèrent malgré tout que l'on trouve dans les assiettes « généralement plus de féculents que de légumes ».

Mais, pour ce qui a trait à l'aspect gustatif des plats servis, les réponses sont plus sévères. L'enquête pointe particulièrement les plats mixés, qui répondent aux contraintes de résidents ayant des difficultés à mâcher ou à avaler. « Peu appétissants », « sans aucun goût, toujours la même chose, une bouillie immangeable », « des aliments non identifiables et non présentés lorsqu'on nous apporte le plateau » : les témoignages abondent pour dénoncer la qualité de ces repas.

25 % des résidents finissent leur assiette

D'autant que 60 Millions de consommateurs révèle que certains établissements font le choix de mixer tous les repas (plus faciles à servir et plus rapide à manger pour les résidents). Quand un plat ne convient pas, une alternative n'est proposée que dans un tiers des cas (généralement du jambon avec de la purée ou un potage accompagné de pain de mie). Tout cela conduit à une donnée étonnante : seuls 25 % des résidents déclarent finir leur assiette.

Pour plus de la moitié, 53 %, l'assiette est « parfois » finie, quand 21 % assurent qu'ils ne la finissent jamais. Avec un petit déjeuner servi entre 7 heures et 10 h 30, un déjeuner entre 11 heures et 13 h 30 et un dîner entre 18 heures et 18 h 30, le jeûne maximum de douze heures recommandé par les médecins spécialisés en gériatrie est dépassé dans 75 % des cas.

Derrière la mauvaise qualité et l'organisation laborieuse des repas se cache, notamment, un manque de personnel évident. Une personne n'est présente tout au long du repas que dans environ 30 % des cas et 87 % des résidents ayant des difficultés à porter la nourriture à la bouche doivent patienter devant leur assiette, qui leur sera finalement servie froide.