Le Grand Prix du roman de l’Académie française 2023 est attribué à Dominique Barbéris

Dominique Barbéris , lauréate du Grand Prix du roman de l’Académie française pour « Uen façon d’aimer » (Gallimard)

Dominique Barbéris , lauréate du Grand Prix du roman de l’Académie française pour « Uen façon d’aimer » (Gallimard) ©FRANCESCA MANTOVANI ©GALLIMARD/OPALE.PHOTO

Et c’est pour « Une façon d’aimer ».

L’Académie française a annoncé son Grand Prix du roman, ce jeudi 26 octobre. C’est donc Dominique Barbéris qui succède à Giuliano da Empoli, avec « Une façon d’aimer » (Gallimard). C’est aussi un roman Gallimard qui succède à un roman Gallimard (« Le Mage du Kremlin » donc) qui lui-même succédait à un roman Gallimard (en 2021, les Immortels avaient couronné François-Henri Désérable pour « Mon maître et mon vainqueur »).

Les Académiciens ont préféré cette histoire d’amour chaste entre la belle Madeleine et un administrateur civil sur fond de décolonisation au Cameroun, à la quête saturnienne du crâne de Goya narrée par Sarah Chiche dans « Les Alchimies » (Seuil) et à « Croix de Cendre » d’Antoine Sénanque (Grasset).

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« Une façon d’aimer », onzième roman de l’écrivaine (« Beau rivage », « Un dimanche à Ville-d’Avray »….) a déjà reçu le prix des libraires de Nancy-Le Point début septembre et figure toujours parmi les finalistes du prix Médicis.

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Voici ce que notre camarade Jacques Nerson en a pensé :

Comme ceux de Françoise Sagan, comme ceux des vrais et bons écrivains, les romans de Dominique Barbéris exhalent une musique qui n’appartient qu’à elle. La mélancolie de ses mélodies déchire le cœur. Pourtant il ne se passe presque rien dans « l’Année de l’éducation sentimentale » ni dans « Un dimanche à Ville-d’Avray », presque rien non plus dans « Une façon d’aimer ». Vivant au Cameroun avec son mari et sa fille à la fin des années 1950, la belle Madeleine, tante de la narratrice, est troublée par un administrateur civil qui lui fait discrètement la cour. Mais c’est une provinciale timide et sage, peu loquace, pas aventurière pour deux sous, et son infidélité se bornera à quelques promenades dans les rues écartées de Douala avec son respectueux admirateur et sa petite fille dans sa poussette. Bientôt, le Cameroun s’ébrouant au sortir de la colonisation, les Français plient bagage et l’Afrique se résumera dès lors à quelques lettres et photos pâlies, enfouies dans un tiroir, reliques d’un amour mort-né. Madeleine pourrait prononcer la dernière phrase de « l’Education sentimentale », roman de Flaubert qui a beaucoup marqué Dominique Barbéris : « C’est là ce que nous avons eu de meilleur. »

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