Giorgia Meloni propose une réforme constitutionnelle pour passer à une « Troisième république »

« C’est une responsabilité historique qui repose sur nos épaules : consolider une démocratie de l’alternance [politique] et accompagner enfin l’Italie, avec la réforme constitutionnelle que ce gouvernement a l’intention de mettre en œuvre, dans la Troisième République », a déclaré Giorgia Meloni. [EPA-EFE/STEPHANIE LECOCQ]

Le prochain Premier ministre italien pourrait être directement élu par les citoyens si le projet de réforme constitutionnelle présenté lundi (30 octobre) par le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni dans le cadre de sa promesse électorale d’instaurer une « Troisième république » est promulgué.

Lors d’une réunion du gouvernement lundi, Mme Meloni et ses ministres ont convenu que le projet de réforme constitutionnelle, finalisé par la ministre des Réformes institutionnelles Maria Elisabetta Casellati (Forza Italia, Parti populaire européen), arriverait au Conseil des ministres vendredi (3 novembre), après quoi il serait envoyé au parlement.

« C’est une responsabilité historique qui repose sur nos épaules : consolider une démocratie de l’alternance [politique] et accompagner enfin l’Italie, avec la réforme constitutionnelle que ce gouvernement a l’intention de mettre en œuvre, dans la Troisième République », a déclaré Mme Meloni (Fratelli d’Italia, Conservateurs et Réformistes européens).

Le gouvernement de Giorgia Meloni espère un troisième mandat de Mateusz Morawiecki

Le gouvernement italien, dirigé par la Première ministre Giorgia Meloni, espère que le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sera reconduit pour un troisième mandat, malgré la divergence des positions sur l’immigration lors de récents sommets de l’UE.

Le projet de loi, qui vise à assurer la stabilité du gouvernement et à créer un lien plus fort entre le vote des citoyens et la formation du gouvernement, propose que le Premier ministre soit désormais élu par les citoyens lors des élections. Il envisage également une loi qui donnerait à la coalition ou au parti vainqueur 55 % des sièges au parlement, ce qui faciliterait l’adoption des lois.

Selon le projet de loi, il serait également possible de reconstituer une majorité avec le même Premier ministre ou un autre membre issu de la même majorité en cas de chute du gouvernement. Les électeurs n’auraient à retourner aux urnes qu’en cas d’échec des tentatives de reconstitution d’une coalition. En revanche, il ne serait possible de remplacer le Premier ministre qu’une seule fois.

Le projet de réforme n’aborde toutefois pas le rôle que pourrait avoir le président, bien que Mme Casellati assure que ce dernier conserverait ses pouvoirs, y compris celui de nommer les ministres sur avis du Premier ministre, mais que ce ne serait simplement plus à lui de désigner le Premier ministre.

La plupart des partis sont favorables à un changement, notamment pour assurer la stabilité du gouvernement, bien que les partis d’opposition de gauche, le Partito Democratico (Socialistes et Démocrates européens) et Azione (Renew), privilégient une chancellerie à l’allemande, avec un Premier ministre qui ne serait pas directement élu mais qui aurait le pouvoir de nommer les ministres.

« La fonction [actuelle] de Premier ministre ne convient pas ; elle n’existe dans aucun pays occidental. Cela détruit l’équilibre des pouvoirs entre le président de la République et le Premier ministre. Pour faire court, c’est impossible, et pour nous, il n’y a pas de négociation possible si la majorité de Meloni insiste sur cette voie », a déclaré Carlo Calenda (Renew), leader de Azione , au quotidien italien La Repubblica.

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[Édité par Anne-Sophie Gayet]

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