Dix mille pas et plus. Les lecteurs de cette chronique connaissent ce refrain : l’activité physique, c’est bon pour la santé, la sédentarité est un fléau. Les Anglais ont une expression : « sitting is the new smoking » (« être assis est le nouveau tabagisme »).
« Malgré ces preuves formelles qui s’accumulent chaque jour, notre société est face à un véritable tsunami sociétal d’inactivité physique et de sédentarité », déplore François Carré, cardiologue du sport au CHU Pontchaillou de Rennes, également président du collectif Pour une France en forme. La chaise est devenue une addiction. Une addiction qui tue.
Les chiffres sont édifiants : selon l’Observatoire national des activités physiques et de la sédentarité (Onaps), nous sommes sédentaires au-delà de sept heures. Le temps passé assis, notamment à l’école et devant les écrans, représente 55 % de la journée pour les enfants du primaire et 75 % pour des adolescents de 14-15 ans. « La lutte contre la sédentarité doit constituer la priorité, un fil rouge pour (…) la prévention en santé publique à tous les âges de la vie », martèle l’ancien député Régis Juanico, auteur de Bougeons ! Manifeste pour des modes de vie plus actifs (L’Aube-Fondation Jean Jaurès, 146 pages, 16 euros).
Jogging, natation ou marche rapide
Or, les données sont claires : la sédentarité est associée à un risque majeur de maladie et constitue l’un des principaux facteurs de risques de décès prématuré lié aux maladies non transmissibles, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des risques sous-estimés par la population.
Afin d’étudier comment l’activité physique peut modifier les méfaits de la sédentarité, des chercheurs norvégiens ont analysé les données de quatre études de cohortes d’adultes de plus de 50 ans de Norvège, de Suède et des Etats-Unis. Près de 12 000 personnes au total ont porté des trackers d’activité durant quatre jours et ont été suivies pendant deux ans, en prenant en compte des données tels le sexe, le niveau d’éducation, le poids et la taille, la consommation de tabac et d’alcool, les éventuelles maladies déclarées…
Conclusion : le fait d’être sédentaire plus de douze heures par jour était associé à un risque de mortalité 38 % plus élevé, mais uniquement chez les individus pratiquant moins de vingt-deux minutes par jour d’activité physique moyenne à vigoureuse (APMV, qui se définit dès lors que la respiration s’accélère, comme avec le jogging, la natation ou même la marche rapide), précise l’étude parue le 24 octobre dans le British Journal of Sports Medicine. Ce qui correspond à 154 minutes par semaine, soit les recommandations de l’OMS. « Un tel niveau pourrait suffire à compenser le risque accru de décès dû à un mode de vie trop sédentaire », avancent les chercheurs.
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