(Moscou) Un tribunal russe a rejeté mardi l’appel contre sa détention de la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, accusée de ne pas s’être enregistrée en tant qu’« agent de l’étranger ».

Mme Kurmasheva « et son avocat ont demandé que la mesure de contrainte passe de la détention à l’assignation à résidence. Le tribunal a rejeté l’appel », a déclaré un représentant de la Cour suprême du Tatarstan, une région du centre de la Russie où elle a été interpellée le 18 octobre, à l’agence de presse Interfax.

Alsu Kurmasheva est l’une des deux journalistes américains à avoir été arrêtés en Russie cette année. Le premier a été le reporter du Wall Street Journal Evan Gershkovich, appréhendé en mars pour « espionnage », une accusation que lui et son employeur rejettent avec véhémence.  

Mme Kurmasheva, qui travaille pour le média Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), financé par les États-Unis, a été arrêtée à Kazan, la capitale de la république du Tatarstan.  

La journaliste, qui réside d’ordinaire à Prague avec son mari et ses deux filles adolescentes, s’était rendue en Russie pour une « urgence familiale » le 20 mai, mais n’avait pas pu repartir, car ses passeports américain et russe lui avaient été confisqués.

Un tribunal russe a décidé la semaine dernière de la maintenir en détention provisoire jusqu’au 5 décembre au moins sous l’accusation de non-enregistrement en tant qu’« agent de l’étranger », une infraction passible d’une peine potentielle de cinq ans de prison.  

Son employeur a demandé sa libération immédiate.

Des groupes de défense des droits estiment que sa détention constitue un nouveau seuil dans la campagne russe contre les médias indépendants, qui s’est considérablement intensifiée depuis l’offensive déclenchée en février 2022 par la Russie en Ukraine.