“Pour faire court, l’étoile de mer semble n’être en grande partie qu’une tête”, résume The Washington Post. Comme d’autres journaux, le quotidien américain s’est passionné pour les travaux d’une équipe de biologistes dirigée par Chris Lowe, de l’université Stanford, publiés dans Nature le 1er novembre.

Les scientifiques voulaient comprendre comment l’ancêtre de l’étoile de mer, à la symétrie bilatérale (les côtés droit et gauche étant le reflet l’un de l’autre), avait pu se métamorphoser en un animal à cinq parties identiques. Et c’est en se penchant sur les gènes activés dans les bras de l’étoile de mer qu’ils ont découvert le pot aux roses : cet animal ne possède pas de corps mais une énorme tête dont les extensions ont été appelées bras par erreur.

Daniel Rokhsar, de l’université de Californie et coauteur de l’étude, analyse :

“Nous les appelons bras parce que nous sommes habitués à considérer les choses qui sortent du corps comme des bras et des jambes.”

“C’est seulement une vision anthropomorphique”, déclare-t-il au Washington Post.

Comment cette perception vient-elle de vaciller ? “L’équipe a fait cette découverte en regardant quels gènes sont activés dans les couches les plus externes de Patiria miniata, un type d’étoile de mer”, détaille The Guardian. Et les chercheurs ont remarqué que les gènes en question correspondaient uniquement à ceux de la tête chez d’autres animaux, dont les vertébrés.

Ces résultats montrent que “le corps d’un échinoderme [la famille des étoiles de mer], tout au moins la surface extérieure de son corps, est essentiellement une tête qui se déplace sur ses lèvres”, considère Thurston Lacalli, de l’université de Victoria, au Canada, qui n’a pas participé à ce travail. “Les échinodermes se sont recroquevillés sur eux-mêmes et se sont armés, ils n’avaient donc plus besoin d’un tronc”, poursuit-il, cité par New Scientist. Contrairement à la plupart des autres animaux, qui doivent pouvoir fuir en nageant.

À la question de savoir où se trouve la bouche de l’étoile de mer, on trouve la réponse du chercheur Jeff Thompson, de l’université britannique de Southampton, dans le Guardian : “Pour définir l’anatomie d’une étoile de mer, je dirais que c’est principalement une tête avec cinq projections, avec une bouche qui regarde le sol et un anus du côté opposé, tourné vers le haut.”