monde à l’enversDes centaines de panneaux inversés dans le Tarn… et une revendication

Tarn : « On marche sur la tête », les centaines de panneaux inversés enfin revendiqués

monde à l’enversEn l’espace d’une petite semaine, quelque 200 communes tarnaises ont retrouvé leurs panneaux d’entrée de ville à l’envers. Un coup astucieux du monde agricole pour symboliser les injonctions contradictoires auxquelles il est soumis
Depuis dimanche dernier, plus de 200 panneaux de communes tarnaises, petites ou grandes, ont été déboulonnés et inversés.
Depuis dimanche dernier, plus de 200 panneaux de communes tarnaises, petites ou grandes, ont été déboulonnés et inversés. - FDSEA 81 - JA 81 / Facebook
Hélène Ménal

H.M.

Depuis dimanche dernier, des automobilistes tarnais ou touristes de passage se demandent s’ils n’ont pas trop forcé sur le Gaillac ou s’ils n’ont pas confondu cèpes et champignons hallucinogènes. Mais, non, ils n’ont pas la tête à l’envers. Ce sont les panneaux d’entrée de ville qui sont inversés après avoir été déboulonnés nuitamment et remis à leur place. De Castres à Albi, de la montagne Noire au Carmausin, le « gang des panneaux » a opéré dans environ 200 communes avant de dévoiler son identité jeudi soir sur les réseaux sociaux.

Ces « dévissages » sont l’œuvre des exploitants tarnais de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, qui plutôt « que de barrer une autoroute » ont choisi ce happening pour expliquer au gouvernement que « le bon sens » vient souvent du terroir. « Notre message, c’est qu’on marche sur la tête », explique à 20 Minutes, Cédric Vaute cosecrétaire général de la FDSEA 11.

Augmentation du carburant agricole

Les exploitants sont « lassés » qu’on leur demande « tout et son contraire ». Par exemple, explique l’agriculteur, « on nous augmente les taxes sur le gazole non routier [GNR] en nous demandant d’en consommer moins. D’un autre côté, on nous demande d’utiliser moins de produits phytosanitaires. Mais le désherbage mécanique consomme forcément davantage de carburant ». Le responsable syndical n’est pas contre les tracteurs électriques. « Mais ils ont trois à quatre heures d’autonomie. Qui travaille trois à quatre heures par jour ? »…

L’opération symbolique s’avère en tout cas efficace pour labourer le terrain des revendications. D’ailleurs, des communes rurales ont choisi de laisser les panneaux à l’envers.

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