Critiques contre Jean-Luc Mélenchon à LFI : Clémentine Autain "atterrée" par la sanction contre Raquel Garrido

Clémentine Autain ©AFP - JULIEN DE ROSA / AFP
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La députée LFI de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, est l'invitée du Grand Entretien.

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Dimanche soir, Raquel Garrido, députée LFI, qui s'est montrée critique à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon, a été sanctionnée par le bureau politique du parti. Elle est sanctionnée et ne pourra plus être oratrice pour le groupe parlementaire LFI pendant quatre mois. "Je suis atterrée par cette sanction : on ne règle pas des divergences politiques par des sanctions bureaucratiques", dit la députée Clémentine Autain.

"Je suis aussi atterrée parce que quatre mois c'est aussi la sanction qui a été donnée contre Adrien Quatennens qui a été condamné pour violences conjugales", note-t-elle : "C'est malheureux", dit-elle, ajoutant les situations de Danielle Obono qui a tenu des propos sur le Hamas pas en cohérence avec la position du groupe, ou les enquêtes sur Sophia Chikirou, qui auraient selon elle mérité qu'elle soit entendue.

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Répondant à une auditrice qui affirme être de gauche mais espérer une motion d'exclusion de Jean-Luc Mélenchon, elle dit "ne pas être pour exclure". "Je pense que c'est une erreur de focaliser sur lui. Depuis un an à la Nupes, il y a sans doute une crise des directions, on a l'impression qu'on n'est pas au niveau de la promesse", dit-elle : "Les directions doivent se retrouver vite, ensemble, et trouver des manières de fonctionner qui font vivre le pluralisme". Et, elle l'assure : "La course au pouvoir pour 2027 n'est pas une course solitaire".

Conflit israélo-palestinien : "Nous sommes tous pour la reconnaissance de deux États" à LFI

Il y a un mois jour pour jour, le Hamas attaquait Israël. Que retenir de ce mois qui s'est écoulé ? "La première image, ce sont les actes terroristes perpétrés par le Hamas, qui a changé de stratégie, qui jusqu'ici avait fait des attentats suicide, des tirs de roquettes, et là on a eu ces images d'enfants brûlés, des kibboutz détruits" répond Clémentine Autain, d'une part, "et la réplique d'Israël qui a été de se lancer dans une vengeance aveugle qui est aussi terrifiante : les Gazaouis vivent sous les bombes, dans une situation angoissante, où il n'y a plus d'eau, pas d'électricité, et des enfants qui meurent à la pelle". Selon elle, "ce qui me frappe depuis 30 jours ce sont tous ces enfants qui meurent".

Revenant sur les réactions de son propre parti, LFI, elle concède : "Que le premier communiqué de LFI n'a pas été correct, c'est une évidence ; que nous ayons un désaccord sur le terme de terroriste : moi je pense que le Hamas est une organisation terroriste qui a pour projet politique la destruction de l'État d'Israël, en réalité, à l'intérieur de la Nupes, on a beaucoup entendu un déchirement sur ces questions", mais "la vérité, c'est que nous sommes tous pour un cessez-le-feu immédiat, pour la libération des otages, pour la fin du blocus, pour l'arrêt des hostilités et pour la reconnaissance de deux États".

"Nous ne devons jamais baisser la vigilance contre l'antisémitisme"

Or selon elle, parler de "soutien inconditionnel" à Israël, c'est "ne pas comprendre qu'il n'y aura pas de paix pour les Israéliens et les Palestiniens tant que nous ne serons pas capables de reconnaître aux Palestiniens le droit d'avoir un État", affirme Clémentine Autain. "C'est la condition de la paix et de la sécurité pour les deux peuples", dit-elle, ajoutant être marquée par "la position de la France", qui lui fait "honte" sur cette question : "Depuis un mois, ce n'est pas d'une clarté limpide, et la France s'honorerait à donner un discours clair, fort, elle doit faire entendre sa voix, et cette voix doit être celle de la paix, pas le soutien inconditionnel au gouvernement de Netanyahu".

Sur la recrudescence de l'antisémitisme en France, elle appelle à "ne jamais baisser la vigilance pour lutter contre l'antisémitisme", dit-elle, citant une étude qui montre que les stéréotypes antisémites continuent à hanter le pays. "Nous avons, à gauche, la responsabilité de ne pas mettre sur le côté cette question-là", assure-t-elle, rappelant les origines d'extrême-droite de cette idéologie. Elle dit penser que l'idée de manifester contre les actes antisémites, émise par Olivier Faure (PS), est "une idée juste", mais "jamais avec l'extrême-droite, il y a une banalisation de cette histoire d'où vient le RN (...) On est en train d'inverser les valeurs : le combat contre tous les racismes, contre l'antisémitisme, nous devons le porter".

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