L’Australie a un besoin urgent de réformes afin de lutter contre les inégalités économiques entre les hommes et les femmes : c’est la conclusion des travaux du groupe de travail créé en 2022 par la ministre des Finances, Katy Gallagher, et présidé par la femme d’affaires Sam Mostyn, rapporte Bloomberg.

“La question de l’égalité des sexes ne concerne pas seulement les femmes : il s’agit de créer des communautés où tout le monde tout le monde peut s’épanouir”, a notamment souligné Sam Mostyn. Le rapport qu’elle vient de remettre au gouvernement pointe des obstacles “persistants et omniprésents” à la participation équitable des femmes au marché du travail. Il chiffre également le coût global de ces inégalités pour l’économie australienne : 128 milliards de dollars australiens par an, soit 74,5 milliards d’euros.

Les femmes qui ont au moins un enfant gagnent 2 millions de dollars australiens (1,2 million d’euros) de moins que leurs collègues masculins au cours de leur vie. Le rapport montre par exemple que les femmes voient leurs revenus réduits de 55 % durant les cinq ans qui suivent la naissance d’un premier enfant . Elles prennent également leur retraite avec un solde nettement inférieur à celui des hommes. Les conclusions soulignent aussi qu’en Australie les femmes sont beaucoup moins susceptibles de travailler à plein temps que dans les autres pays développés.

Les écarts de rémunération rendus publics

“Nous savons que les femmes travaillent moins que les hommes, qu’elles gagnent moins qu’eux et qu’elles souffrent d’un handicap lié à la maternité”, a reconnu Katy Gallagher, qui a déclaré étudier avec attention les recommandations formulées par le groupe de travail.

Parmi les mesures préconisées à court terme figure le doublement de la durée du congé parental, qui devrait être porté à cinquante-deux semaines, ainsi que des incitations pour encourager les hommes à avoir recours au congé de paternité.

Bloomberg rappelle en outre qu’en vertu d’une loi votée au début de l’année tous les employeurs australiens seront tenus à partir de 2024 de rendre publics les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes observés parmi leur personnel.