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La ville de Gaza est bombardée pendant la nuit.

Après un mois de conflit entre Israël et le Hamas, l’ONU réclame toujours un accès à Gaza assiégée

© UNICEF/Eyad El Baba
La ville de Gaza est bombardée pendant la nuit.

Après un mois de conflit entre Israël et le Hamas, l’ONU réclame toujours un accès à Gaza assiégée

Paix et sécurité

Un mois après que le Hamas a tué 1.400 personnes en Israël et pris plus de 240 en otage, et alors que les représailles meurtrières de l'armée israélienne se poursuivent, les agences humanitaires de l'ONU ont lancé mardi un nouvel appel pour accéder à la bande de Gaza assiégée.

« Chaque jour, vous pensez que c'est le pire jour mais le lendemain est pire », a déclaré le porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Christian Lindmeier, citant un de ses collègues à Gaza, toujours sous blocus quasiment total. « L'accès, l'accès, l'accès, c'est ce qu'il nous faut ».

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De son côté, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a réitéré mardi sa condamnation totale des actes de terreur commis par le Hamas en Israël et « pour lesquels il ne peut y avoir aucune justification ». « Il n’oubliera jamais les images horribles de civils tués et mutilés et d’autres emmenés en captivité. Il réitère son appel à leur libération immédiate et inconditionnelle », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

« Le Secrétaire général reste extrêmement affligé par les meurtres de civils à Gaza et par la catastrophe humanitaire qui continue de se produire à Gaza, avec un bilan inimaginable pour les civils. Il réitère également son appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat », a-t-il ajouté.

160 enfants tués chaque jour

Le niveau de morts et de souffrances est « difficile à imaginer », a souligné le porte-parole de l'OMS, Christian Lindmeier aux journalistes à Genève. En moyenne, 160 enfants sont tués chaque jour dans l'enclave palestinienne et le nombre total de morts a dépassé les 10.000, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza.

Les bombardements israéliens se sont intensifiés et les opérations militaires sur le terrain se poursuivent contre les militants du Hamas responsables des attaques sanglantes du 7 octobre en Israël.

En Israël, les gens sont « effrayés, traumatisés et angoissés pour leurs proches », a dit le porte-parole de l’OMS, avant de réitérer les appels de son agence au Hamas pour qu'il libère les otages. 

Beaucoup de ceux qui sont retenus captifs ont besoin de soins médicaux urgents, a-t-il souligné.

Efforts diplomatiques

Faisant écho à de précédents appels de l'ONU, M. Lindmeier a insisté sur le fait que ce qu'il faut maintenant, c'est « la volonté politique d'accorder au moins une pause humanitaire et un accès pour alléger les souffrances de la population civile ainsi que des otages à Gaza ».

Les efforts diplomatiques en vue d'atteindre cet objectif se sont poursuivis. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a entamé mardi une visite de cinq jours dans la région, notamment au Caire, pour s'entretenir avec des responsables gouvernementaux, la société civile, des victimes et des collègues de l'ONU, soulignant que « les violations des droits de l'homme sont à l'origine de cette escalade et que les droits de l'homme jouent un rôle central dans la recherche d'un moyen de sortir de cette spirale de douleur ».

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M. Türk doit se rendre à Rafah, à la frontière entre l'Égypte et Gaza, avant d’aller à Amman, la capitale jordanienne.

Le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), Jens Laerke, a confirmé aux journalistes à Genève que l'ONU avait été invitée à la conférence internationale sur l'aide humanitaire aux civils de Gaza organisée par le gouvernement français à Paris jeudi, et qu'il serait annoncé en temps voulu qui y participerait au nom de l'Organisation.

« Des conditions de vie inhumaines »

Pendant ce temps, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré mardi que plus de deux Gazaouis sur trois ont été déplacés en un mois. « Cela s'accompagne d'une peur constante et de conditions de vie inhumaines pour près de 1,5 million de personnes », a dit l'UNRWA, y compris des luttes quotidiennes pour trouver du pain et de l'eau ainsi que des fermetures régulières des télécommunications coupant les gens de leurs proches et du reste du monde.

Plus de 717.000 personnes ont trouvé refuge dans 149 installations de l'UNRWA à travers l'enclave, y compris dans le nord, qui a été coupé du reste de la bande de Gaza par les opérations militaires israéliennes. 

Des centaines de camions en attente

« Rien ne justifie l'horreur endurée par les civils à Gaza », a insisté M. Lindmeier, soulignant leur besoin désespéré d'eau, de carburant, de nourriture et d'un accès sûr aux soins de santé pour survivre.

Il a réitéré les appels de l'ONU en faveur d'un « accès sans entrave, sûr et sécurisé » pour quelque 500 camions d'aide par jour, non seulement de l'autre côté de la frontière, mais aussi « jusqu'aux patients dans les hôpitaux », où des opérations chirurgicales, y compris des amputations, sont effectuées sans anesthésie.

Des centaines de camions remplis d'aide attendent d'être acheminés à la frontière entre l'Égypte et Gaza et les humanitaires sur le terrain à Gaza sont prêts à faciliter la distribution de matériels de secours, a-t-il ajouté.

M. Lindmeier a également déclaré qu'il était fier des travailleurs qui maintiennent le système de santé à Gaza en état de marche contre vents et marées. « De vrais héros » qui « travaillent dans un stress constant sans répit ». 

L'OMS pleure les 16 agents de santé qui ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions, a-t-il dit, soulignant que toute attaque contre les soins de santé est interdite par le droit international humanitaire.