À la veille du One Planet Polar Summit, le premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles, organisé à Paris le 8 novembre, une étude parue dans Nature communications a mis un coup de projecteur sur la glace du Groenland : elle se porte mal.

À mesure que l’océan se réchauffe, les dernières plateformes glaciaires du Groenland s’amenuisent à toute vitesse, déséquilibrant les glaciers voisins, avec un risque de répercussions potentiellement dramatiques sur la montée du niveau de la mer”, prévient CNN.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs se sont appuyés sur des observations de terrain, des images aéroportées et des données satellite, combinées à des modèles climatiques régionaux. “Nos résultats montrent que, depuis 1978, les plateformes glaciaires du nord du Groenland ont perdu plus de 35 % de leur volume total, et trois se sont entièrement effondrées”, écrivent les auteurs.

Accélération de l’élévation du niveau marin

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COURRIER INTERNATIONAL.

Or, jusqu’à présent, les glaciers de cette région étaient considérés comme stables, contrairement à d’autres zones plus sensibles de la calotte polaire qui ont commencé à se fragiliser dès le milieu des années 1980. Leur fragilisation pourrait accélérer l’augmentation du niveau marin. Le Groenland est déjà responsable de 17,3 % de l’élévation du niveau des mers observée au cours de la période 2006-2018, devenant ainsi le deuxième contributeur après la dilatation thermique des océans.

Romain Millan, glaciologue à l’université Grenoble Alpes, premier auteur de l’étude, insiste :

“L’avenir des glaciers dépendra fortement de ce que fera le monde pour limiter le réchauffement de la planète.”

De son côté, poursuit CNN, Sophie Nowicki, spécialiste des calottes glaciaires à l’université de Buffalo, aux États-Unis, qui n’a pas participé à ce travail, “note que l’étude des pôles a longtemps été considérée comme un sujet ‘plutôt barbant’, mais depuis que les chercheurs ont commencé à les observer via des images satellite, il y a environ quarante ans, il est devenu évident que ces régions ‘sont en évolution permanente et particulièrement fragiles’”.

Elle conclut : “Tandis que la planète continue de se réchauffer, nous devons nous soucier de la vitesse à laquelle ces changements se produisent. Mais nous ne devrions plus nous en étonner.”

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