L’ex-patron des Grammy Awards visé par une plainte pour agression sexuelle. C’est ce qu’a révélé le « New York Times », mercredi 8 novembre, dans un article. Neil Portnow, ancien dirigeant de l’organisation en charge des Grammy Awards, est accusé d’avoir droguée et violée une musicienne dans une chambre d’hôtel de New York en 2018. Cette dernière a porté plainte mercredi.

Selon la plainte, obtenue par le « New York Times », la plaignante a commencé à « se sentir vaseuse » après avoir bu un verre de vin offert par Neil Portnow. Elle a ensuite perdu connaissance et s'est réveillée plusieurs fois pendant la nuit, en sentant que le dirigeant l'agressait sexuellement, en tentant notamment de la pénétrer « de force ».

La plaignante, dont l'anonymat reste préservé, accuse également la Recording Academy, l'association américaine de l'industrie du disque, qui organise les Grammy Awards, de négligence. Selon cette dernière, l'organisation a ignoré son témoignage lorsqu'elle a dénoncé ce viol auprès de responsables.

Des déclarations jugées sexistes en 2019

Cette plainte renvoie l'organisation aux dernières années tumultueuses qui ont écorné son image. Après 17 ans passés à la tête de l'Académie, Neil Portnow avait été remercié en 2019 après des déclarations jugées sexistes. En 2020, sa remplaçante Deborah Dugan avait pointé de nombreux dysfonctionnements au sein de l'organisation. Elle avait notamment accusé son prédécesseur d'avoir violé une musicienne – la même qui a déposé plainte, selon le « New York Times ». Il s’agissait, selon elle, de la « raison réelle pour laquelle son contrat n’avait pas été renouvelé ».

La musicienne en question avait jusqu'ici gardé le silence et Neil Portnow a toujours démenti ces allégations. Un de ses représentants a nié les nouvelles accusations détaillées auprès du quotidien américain. Elles sont « le produit de l'imagination de la plaignante » et sont « sans aucun doute motivées par le refus de M. Portnow d'accéder aux demandes scandaleuses de la plaignante pour de l'argent et de l'aide dans l'obtention d'un visa de résidence (aux États-Unis) pour elle », a-t-il réagi dans un communiqué.

Contactée par l'AFP, la Recording Academy s'est de son côté dite prête à « défendre vigoureusement l'Académie dans cette procédure ». « Nous continuons de penser que les plaintes sont sans fondement », a-t-elle ajouté.