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TRIBUNE

Pour la reconnaissance d’un féminicide de masse en Israël le 7 octobre

La guerre entre le Hamas et Israëldossier
De nombreux civils sont morts, mais les femmes n’ont pas été tuées de la même façon que les autres. Elles ont été exhibées nues, violées. Un collectif de personnalités publiques, dont Charlotte Gainsbourg, Isabelle Carré ou Marek Halter, souligne que ces crimes ont été dirigés contre elles en raison de leur sexe.
par un collectif de personnalités publiques
publié le 10 novembre 2023 à 12h29

Elles s’appelaient Sarah, Karine, Céline… A l’initiative de l’association Paroles de femmes, nous lançons un appel aux féministes et sympathisants de notre cause pour que les féminicides soient reconnus dans les massacres de femmes perpétrés le 7 octobre en Israël.

Il est important que ce terme, souvent utilisé par la presse pour qualifier les meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint, soit reconnu auprès de toutes les ONG internationales (Amnesty International, ONU Femmes…) pour ce qui s’apparente à un féminicide de masse.

C’est ce féminicide de masse que nous devons regarder en face, sans le lier au conflit israélo-palestinien. Nous savons que c’est difficile. Mais nous nous devons de le faire pour que les femmes ne soient plus les premières victimes des guerres et des conflits armés, et pour que leurs visages ne soient jamais oubliés.

Exhibées, violées, décapitées

De nombreux civils sont morts, mais les femmes n’ont pas été tuées de la même façon que les autres. Les violences faites sur ces femmes correspondent en tout point à la définition du féminicide, c’est-à-dire le meurtre de femmes ou de jeunes filles en raison de leur sexe. Des femmes ont été exhibées nues. Des femmes ont été violées au point de fracturer leurs bassins. Leurs cadavres ont été violés également. Leurs organes génitaux ont été abîmés. Ils ont uriné sur leurs dépouilles. Certaines ont été décapitées, d’autres démembrées et brûlées. D’autres encore ont été prises en otages. Tout cela a été filmé et pris en photo pour susciter la terreur parce que les femmes et les enfants sont les symboles de notre humanité. Des vidéos des interrogatoires des terroristes le confirment : «Nous avons voulu les violer pour les salir.» Un tri dans les otages femmes a même été fait, les belles d’un côté ont été emmenées, et les autres tuées. Des femmes handicapées aussi ont été violées et tuées comme Noya, autiste, et Ruth, polyhandicapée.

Encore une fois : il n’est pas question du conflit israélo-palestinien.

Cet appel n’est pas politique. Cet appel est purement féministe et humaniste. Nous devons tous et toutes être solidaires. Nous avons mis une pétition en ligne afin que cette solidarité puisse continuer.

Premiers signataires : Olivia Cattan, présidente de Paroles de femmes, Charlotte Gainsbourg, Anne Hidalgo, Tomer Sisley, Isabelle Carré, Catherine Marchal, Samuel Le Bihan, Elsa Zylberstein, Bernard Campan, Arié Elmaleh, Marilou Berry, Pascal Elbe, Michel Boujenah, Stéphane Guillon, William Mesguish, Jean-Luc Moreau, Lior Ashkénazi, Michel Cymès, Valérie Trierweiler, Laurence Ferrari, Françoise Laborde, Brigitte Benkemoun, Marc Levy, Marek Halter, Arié Avigdor (ancien Ambassadeur d’Israël), Georges-Marc Benhamou, Maître Nathalie Tomasini, Maître Michèle Schor, Anne Baer (CEO iKare innovation), Anne-Gabrielle Heilbronner (présidente du Women’s Forum), Yvan Attal, Lamia El Aaraje…

Pour signer la pétition.

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