Une école juive visée par des tirs une seconde fois cette semaine à Montréal

L’école Yeshiva Gedola, située à Montréal dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, a de nouveau été visée par des tirs de projectiles ce matin. La direction de l'école réclame davantage de sécurité.

Des coups de feu ont été entendus vers 5 h dimanche matin sur le chemin Deacon. Plusieurs citoyens ont alerté les policiers, qui se sont rendus sur les lieux sans tarder.

Une fois sur place, ces derniers ont vu au moins un impact de balle sur la façade et ils ont retrouvé des douilles au sol. Une enquête est en cours. Personne n'a été blessé et personne ne se trouvait dans le bâtiment lors des tirs.

Personne n’a été arrêté pour le moment, le tireur ayant pris la fuite.

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Une telle répétition, ça démontre la gravité de la situation, a déclaré l’ancien conseiller municipal Lionel Perez, qui a rencontré les médias au nom de la direction de l'établissement.

Celui qui a été membre du conseil d'administration de l’école pendant une dizaine d'années a qualifié ces gestes d’attaques terroristes.

Il demande une présence plus assidue du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour que l'école soit protégée, de même que toutes les écoles et les institutions juives.

Lionel Perez indique que la communauté est « consternée » et « préoccupée » par les plus récents événements, mais qu'elle ne se laissera pas « terroriser ».

L’établissement, qui accueille habituellement 400 élèves, fait partie des deux écoles déjà visées par des coups de feu il y a trois jours. Il ne prévoit pas fermer ses portes, sauf aujourd'hui, mais la sécurité sera renforcée.

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Des condamnations

Ils veulent instaurer la peur dans notre communauté, a déclaré Mayer Feig, un des leaders de la communauté juive hassidique.

Ce genre de gestes n'a pas sa place au Québec, au Canada ou à Montréal, ça ne représente pas qui nous sommes. Il y a un conflit à des milliers de kilomètres, ne l'amenez pas ici.

Invités à RDI sur le plateau de l'émission D'abord l'info, des représentants juifs et musulmans ont appelé au calme. Malgré l'inquiétude, nous avons toujours confiance dans le système policier montréalais et canadien et nous espérons que très bientôt les choses se calment, a confié Jocob Levy, rabbin à Montréal.

Selon l'imam Hassan Guillet, une attaque contre une école, quelle que soit sa confession, est inacceptable et condamnable.

Il affirme que les deux communautés doivent dialoguer et travailler ensemble pour envoyer un signal à ceux qui sont là-bas, qui font la guerre, que c'est possible de pouvoir vivre ensemble, comme ici au Québec et au Canada.

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Nous sommes profondément troublés par cet acte de haine répété, a déclaré de son côté le directeur général de B'nai Brith Canada, Michael Mostyn. Nous espérons certainement que la police de Montréal pourra aller au fond des choses et assurer la sécurité de la communauté juive, a-t-il poursuivi.

Par voie de communiqué, le Forum musulman canadien a fortement condamné l'agression tout en exhortant les intervenants à éviter l’exploitation politique des crimes haineux.

Pour rassurer la population, des patrouilles du SPVM ont été dégagées des appels d'urgence, a indiqué Alain Vaillancourt, l'élu responsable de la sécurité publique au sein du comité exécutif de la Ville.

Leur tâche unique, c'est de patrouiller autour des endroits identifiés, les écoles, les synagogues, les mosquées, etc. pour assurer une présence continuelle 24 heures sur 24.

Communautés sous tension

La communauté juive montréalaise est sur le qui-vive en ce moment.

En début de semaine, des cocktails Molotov avaient été lancés sur une synagogue et un centre communautaire juif à Dollard-des-Ormeaux, sur l’île de Montréal, et des échauffourées avaient eu lieu entre étudiants à l'Université Concordia relativement à la guerre au Proche-Orient.

Selon les statistiques du Service de police de la Ville de Montréal, depuis le début de la guerre, il y a un mois, 73 actes haineux contre la communauté juive et 25 contre la communauté musulmane ont été recensés sur l’île de Montréal. Cela correspond à ce qui a été enregistré en huit mois en 2022.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante a réagi sur X (anciennement Twitter) en matinée.

Mme Plante s'est ensuite rendue à l'école visée pour appeler de nouveau la population au calme et l'exhorter à « ne pas céder à la haine ». Elle a qualifié le geste du tireur d'antisémite, plutôt que de terroriste.

Ici, à Montréal, on est une ville de paix. On peut avoir des avis qui diffèrent [...], mais rien ne justifie de tirer sur une école. Utiliser la haine, c’est non.

La mairesse de l'arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Gracia Kasoki Katahwa, a jugé absolument inacceptable en 2023 que des Montréalaises et des Montréalais ne puissent pas se sentir en sécurité.

Plus tôt cette semaine, la mairesse Plante de même que les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault avaient lancé des appels similaires, invitant la population à pratiquer le vivre-ensemble.

Un appel que le premier ministre québécois a relancé dimanche après ce nouvel événement. Tous les efforts seront entrepris pour trouver et punir les coupables. La nation québécoise est une nation pacifique. N’importons pas la haine et la violence qu’on voit ailleurs dans le monde, a déclaré M. Legault.

Le ministre québécois responsable de la Lutte au racisme, Christopher Skeete, a assuré les membres de la communauté juive de l'appui de notre gouvernement en ces temps difficiles.

Pour le chef de l'opposition officielle à Ottawa, Pierre Poilièvre, des mesures concrètes doivent être prises immédiatement pour protéger la communauté juive du Canada contre les actes odieux de violence et d'intimidation antisémites.

Avec les informations de Jacob Côté et de Gabrielle Proulx

Avec les informations de La Presse canadienne