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Guerre Israël – Hamas : le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à des « pauses humanitaires »

Trois pays se sont abstenus de voter cette résolution proposée par Malte, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie. Les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes, ce qui n’empêche pas certains pays de les ignorer.
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Sortant du silence pour la première fois en plus d’un mois de guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil de sécurité de l’ONU jusqu’ici divisé a appelé mercredi à des « pauses humanitaires » de quelques jours dans la bande de Gaza.

La résolution rédigée par Malte, adoptée par 12 voix pour et 3 abstentions (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie), « appelle à des pauses et couloirs humanitaires étendus et urgents pendant un nombre de jours suffisants » pour permettre d’apporter une aide humanitaire aux civils de Gaza. Cette formulation soulève la question du nombre de jours qui serait considéré comme « suffisant ». Une précédente version du texte vue par l’AFP réclamait une pause initiale de cinq jours consécutifs dans les 24 heures suivant l’adoption de la résolution.

« Il faut que ce soit suffisamment long pour nous permettre de mobiliser les ressources – une fois que nous aurons suffisamment de carburant – pour apporter à la population ce dont elle a besoin », a commenté mercredi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, refusant d’entrer dans plus de détails.

Les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes, ce qui n’empêche pas certains pays de les ignorer. La résolution, qui insiste à presque tous les paragraphes sur la situation des enfants, « exige que toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international, surtout concernant la protection des civils, en particulier des enfants ».

Elle « appelle » également à la « libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes, en particulier les enfants », sans condamner l’attaque sanglante du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre, qui a fait environ 1.200 morts selon les autorités israéliennes.

Difficulté de réagir d’une seule voix

Le Conseil de sécurité avait tenté en vain de réagir d’une seule voix, après l’attaque du Hamas et le pilonnage de Gaza en représailles par Israël, des bombardements qui ont désormais fait au moins 11.500 morts, dont 4.710 enfants selon le ministère de la Santé du Hamas. « Je sais que nous sommes tous déçus de l’inaction du Conseil ces 40 derniers jours », a commenté mercredi avant le vote l’ambassadeur chinois Zhang Jun.

Exposant au grand jour ses divisions de longue date sur le dossier israélo-palestinien, le Conseil avait rejeté coup sur coup en octobre quatre projets de résolution, rejets marqués notamment par des vétos russe et chinois d’un côté, américain de l’autre, sur des textes concurrents.

Face à l’incapacité à agir du Conseil, chargé du maintien de la paix internationale, l’Assemblée générale avait pris le relais, adoptant le 27 octobre à une très large majorité un texte non contraignant réclamant une « trêve humanitaire immédiate ». Les Etats-Unis et Israël avaient voté contre cette résolution qui ne mentionnait pas le Hamas.

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Les dix membres non permanents du Conseil de sécurité avaient lancé en parallèle de nouvelles négociations qui se sont engluées sur la façon d’appeler à une interruption de la guerre, entre « cessez-le-feu humanitaire », « trêve » ou « pause ». Les Etats-Unis se sont notamment opposés à toute référence à un cessez-le-feu, selon des sources diplomatiques.

Avant que les négociations sur le dernier texte de Malte n’aboutissent enfin : un texte « équilibré et opérationnel pour répondre à une partie de la crise actuelle, les besoins immédiats des enfants touchés », a commenté l’ambassadrice maltaise Vanessa Frazier.

Un amendement présenté par la Russie, qui demandait comme l’Assemblée générale une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités », a été rejeté. « Je voudrais demander à nos collègues américains (…) qui ont rejeté tout ce qui pourrait indiquer le besoin de cesser les hostilités : cela signifie-t-il que vous voulez que la guerre au Moyen-Orient continue indéfiniment ? », a lancé l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia.

 

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