Le 13 novembre, lors de la signature d’un partenariat entre le ministère du Tourisme sud-africain et Google, le directeur de la branche locale du géant du numérique a annoncé que certaines routes passant par le township de Nyanga, en périphérie du Cap, ne seraient plus suggérées par Google Maps.

“Cette annonce de Google intervient après un nouvel incident : un touriste américain, Walter Fischel, s’est pris une balle dans le visage et s’est fait dépouiller à Nyanga, tandis qu’il conduisait depuis l’aéroport international du Cap [le 3 novembre]”, explique le site Independent Online (IOL).

L’agression violente de Fischel a fait grand bruit, notamment après que le site News24 l’a interviewé depuis son lit d’hôpital. L’homme de 55 ans avait suivi l’itinéraire le plus rapide reliant l’aéroport à sa résidence de vacances, située à Simon’s Town, au sud du Cap. Cette attaque est survenue trois mois après la mort par balle d’un touriste britannique dans ce même township, considéré comme l’“un des plus dangereux du pays”, selon un autre article d’IOL.

Google Maps ainsi que d’autres applications de cartographie ont envisagé diverses mesures de sécurité : augmenter la visibilité des avertissements sur leurs applications dans les “zones problématiques” et envoyer directement des messages d’alerte aux touristes par téléphone.

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Un bloc de béton à travers la vitre

Surtout, la pression se fait de plus en plus forte pour que ces plateformes cessent de suggérer à leurs utilisateurs des trajets passant par le township de Nyanga. S’il a admis que cette mesure de sécurité s’imposait, le directeur Afrique du Sud de Google, Alistair Mokoena, a néanmoins tempéré la situation en ajoutant :

“Personne ne peut prévoir où des crimes et des délits vont avoir lieu.”

Il a aussi souligné la nécessité de collaborer avec les entreprises de location de véhicules pour qu’elles mettent, elles aussi, les touristes en garde.

Le Daily Maverick précise que ces agressions ne touchent pas que les touristes. Il référence plusieurs cas de violents braquages subis par des résidents sud-africains.

Dans un autre article, un journaliste du site de Johannesburg raconte l’attaque qu’il a subie, une semaine après celle de Walter Fischel : un bloc de béton de 20 kilos a traversé sa vitre, le blessant aux bras, et les malfaiteurs ont tenté de lui voler son téléphone.

“Quand j’étais au Cap, j’ai découvert que je n’étais pas le seul à être dirigé vers cet itinéraire – et aussi que je m’en étais tiré à bon compte, raconte-t-il. D’autres victimes se sont fait voler toutes leurs affaires, certaines ont été grièvement blessées, d’autres encore ont été tuées. C’est dire si j’ai eu de la chance […] J’espère pour les futurs visiteurs du Cap que Google va prendre au sérieux ce type d’incidents.”