De plus en plus de Français estiment "qu'il faut se méfier de ce que disent les médias"

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De plus en plus de Français estiment "qu'il faut se méfier de ce que disent les médias"

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La confiance des Français dans les médias est en léger recul selon dernier baromètre La Croix / Kantar
La confiance des Français dans les médias est en léger recul selon dernier baromètre La Croix / Kantar
© AFP - Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

La confiance des Français envers les médias diminue, selon le baromètre de La Croix publié ce mercredi. Ils sont 57% à estimer "qu’il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité". Mais la méfiance est encore plus grande envers les réseaux sociaux et les influenceurs.

La défiance envers les médias persiste. C’est ce que révèle le 37e baromètre La Croix-Kantar sur la confiance des Français dans les médias. Ils sont 57% à estimer "qu’il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité". C'est trois points de plus par rapport à  la précédente édition du baromètre. Seulement 34% leur font pleinement confiance. Près des deux tiers des Français considèrent d'ailleurs que les journalistes ne sont pas totalement indépendants : pour 59% d'entre eux, ils sont soumis aux partis politiques et au pouvoir, pour 56% ils sont contraints par les pressions financières.

Un Français sur deux "fatigués" par l'actualité

Malgré ce sentiment de défiance, l'intérêt pour l'actualité ne faiblit pas. 75% des Français se disent intéressés, un chiffre qui chute seulement d'un point par rapport au précédent baromètre. En revanche, ils sont 51% à se dire "fatigués" par l'information. Un phénomène qui s'explique pour 48% des sondés par la répétition des sujets abordés, 38% confient également se sentir "impuissants" voire "dépassés" par l'actualité, en augmentation de trois points.

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Parmi les sujets dont les médias "ont trop parlé" d'après les Français, on retrouve les violences urbaines qui ont suivi la mort du jeune Nahel en juin dernier, mais aussi la guerre en Ukraine. En revanche, plus de 50% des sondés estiment que le débat sur la fin de vie, les difficultés dans les services publics et les violences faites aux femmes ne sont pas assez traités dans les médias.

Une forte défiance envers les réseaux sociaux

De manière générale, les journaux télévisés des grandes chaînes, comme TF1, France 2 ou France 3, restent fiables pour 67% des Français. Les journaux d'information à la radio et la presse quotidienne nationale conservent aussi respectivement la confiance de 60 et 58% des personnes interrogées. Des chiffres qui sont stables.

À l'inverse, les informations diffusées sur les plateaux des émissions d'actualité et de divertissement, comme "Touche pas à mon poste" ou "Quotidien", sur les réseaux sociaux et par les influenceurs sont jugées peu crédibles. Dans le premier cas, 60% des Français affirment ne pas leur faire confiance, une hausse de trois points par rapport à la dernière enquête. Quant aux influenceurs, les trois quarts des Français ne leur font pas confiance. Là aussi, le chiffre est en hausse, de deux points.

L'essor des réseaux sociaux attise aussi la défiance. De plus en plus d'informations sont relayées par des personnes qui ne sont ni des médias, ni des journalistes. Un phénomène qui "participe à la diffusion de fausses informations et aux théories du complot" pour 73% des personnes interrogées. Pour 68% des sondés cela nuit même à la qualité de l'information. Le baromètre met également en avant le souhait de voir ces réseaux davantage régulés, un Français sur deux trouve cela nécessaire. Sur cette question, un fossé se creuse entre les générations : 65% des 50-64 ans se disent favorables à plus de régulation, ils sont même 72% chez les plus de 65 ans, contre seulement 26 et 28% pour les 18-24 ans et les 25-34 ans. Ainsi, près d'un Français sur deux se dit confronté plusieurs fois par semaine à de fausses informations sur les réseaux sociaux. Un sentiment qui concerne seulement un tiers des Français quant aux informations relayées par la télévision. C'est encore moins pour la radio (24%).

Une demande de vigilance sur l'utilisation de l'intelligence artificielle

Enfin, impossible désormais de ne pas tenir compte de l'intelligence artificielle (IA), dont l'utilisation devrait se développer dans les années qui viennent. Près des deux tiers des Français se disent méfiants quant à son utilisation dans les médias, autant dans le choix des sujets à traiter que dans la préparation des articles ou leur rédaction. Si cela était le cas, la quasi-totalité des sondés (84%) souhaiterait que l'usage de l'IA soit obligatoirement signalée.

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