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Naufrage de migrants dans la Manche : deux morts

Près de 60 passagers ont pu être secourus, certains en état d’hypothermie, selon le procureur de Boulogne-sur-Mer.

Le Monde avec AFP

Publié le 22 novembre 2023 à 21h01

Temps de Lecture 2 min.

Des migrants escortés par un navire de l’agence de contrôles frontaliers britannique, à Douvres, le 16 novembre 2023.

Deux ans presque jour pour jour après le drame qui avait coûté la vie à 27 migrants en 2021, un homme et une femme sont morts mercredi 22 novembre dans le naufrage de leur embarcation en tentant de traverser la Manche pour rallier l’Angleterre.

Ces deux migrants, âgés d’une trentaine d’années, se trouvaient à bord d’un bateau où s’entassaient une soixantaine de personnes, qui a chaviré peu après être parti vers 13 h 30 d’une plage entre Neufchâtel-Hardelot et Equihen-Plage (Pas-de-Calais), a précisé à l’Agence France-Presse le procureur de Boulogne-sur-Mer. Les cinquante-huit autres naufragés ont été ramenés à terre, certains en état d’hypothermie.

Il s’agit, selon la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord, des septième et huitième morts en mer « en lien avec le phénomène migratoire » depuis le début de l’année. Les autres remontent au 12 août, quand 6 Afghans de 21 à 34 ans ont perdu la vie dans un naufrage, le plus meurtrier dans le détroit du Pas-de-Calais depuis celui du 24 novembre 2021.

Selon le procureur de Boulogne-sur-Mer, plusieurs embarcations sont parties de cette plage mercredi matin, malgré la présence des gendarmes, qui n’ont pas réussi à empêcher tous les départs. Une enquête pour « homicide involontaire aggravé » et « aide au séjour d’un étranger en situation irrégulière » a été ouverte.

La militarisation des côtes « renforce les prises de risques »

D’après la préfecture maritime, l’embarcation s’est trouvée en difficulté « à moins d’un kilomètre de la plage ». Six bateaux ont été mobilisés, ainsi qu’un hélicoptère, afin de localiser les deux disparus, qui n’ont ensuite pas pu être réanimés ; 3 personnes, dont 2 femmes enceintes, ont été hospitalisées, selon les pompiers, qui précisent avoir mis à l’abri une enfant de 7 ans.

Olivier Ternisien, président d’Osmose 62, qui vient en aide aux exilés dans le Boulonnais, a déploré la présence croissante des gendarmes sur le littoral au moment des départs, « ce qui renforce les prises de risque » des migrants. Jamais auparavant ils n’auraient tenté de prendre la mer sur « une fenêtre météo aussi courte » que celle de ce mercredi, a-t-il estimé.

« Il n’y a toujours pas de voie de passage sûre et légale pour les personnes qui tentent de gagner l’Angleterre et les stratégies de militarisation de la côte ne servent qu’à faire prendre plus de risques », a dénoncé Julie, une coordinatrice de l’association Utopia 56 à Calais, qui ne souhaite pas donner son nom.

Plus de 27 000 personnes arrivées au Royaume-Uni cette année

Le nombre moyen de passagers par embarcation pour ces traversées ne cesse de croître, avec « en moyenne 53 personnes par embarcation, soit un quasi-doublement depuis 2021 », avait déclaré la préfecture des Hauts-de-France à la fin de l’été.

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Depuis les années 1990 et après la fermeture, en 2002, d’un centre de la Croix-Rouge à Sangatte (Pas-de-Calais), des centaines d’exilés s’entassent dans des tentes et des abris de fortune à Calais et à Dunkerque, pour tenter de rallier l’Angleterre, cachés dans des camions ou par bateau.

Selon les autorités britanniques, plus de 27 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni en traversant la Manche depuis le début de l’année, après une pointe à 45 000 en 2022. La plupart demandent l’asile, ce qui a entraîné un engorgement du traitement de ces demandes.

Les autorités françaises procèdent régulièrement à des démantèlements de campements sur le littoral. A la fin d’octobre, 5 452 personnes avaient été « mises à l’abri » depuis le début de l’année, selon la préfecture de région. « La situation de précarité de ces malheureux, qui veulent partir coûte que coûte, s’est aggravée depuis que l’on vide les camps de la région parisienne en prévision des Jeux olympiques », accuse Jean-Claude Lenoir, président de Salam, une autre association d’aide aux exilés.

Le Monde avec AFP

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